
Poster pour le «The Sandow Trocadero Vaudevilles»
produit par F. Ziegfeld (1894)
Florenz Ziegfeld est né à Chicago le 21 mars 1867. Sa mère, Rosalie (née de Hez), née en Belgique, était la petit-fille du Général et Comte Étienne Maurice Gérard. Son père, Florenz Ziegfeld père, était un immigrant allemand dont le père était maire de Jever en Frise. Ziegfeld a été baptisé dans l'église catholique romaine de sa mère. Son père était luthérien. Les versions varient quant à l'âge où Florenz a dressé une tente et vendu des billets pour voir «l'incroyable poisson invisible». Ce qu'il présentait n’était rien de moins qu’un grand bol rempli d'eau, rien que de l’eau... Des clients en colère ont exigé un remboursement, mais le jeune homme a déjà à cette occasion pu montrer qui il allait devenir.
Lorsque Chicago a accueilli une Exposition universelle en 1893, le père de Ziegfeld a loué une armurerie qu'il a transformée en salle de concert. Mais les prestations des artistes classiques n'ont pas permis de remplir les sièges! Alors Flo, 26 ans, a transformé la salle de concert en boîte de nuit. Sa sélection de numéros de Variety (soft) s'est avérée populaire et a sauvé son père d'un désastre financier.

Eugene Sandow
(1867-1925)
Dans sa recherche de talent, Ziegfeld rencontra le colosse d'origine prussienne Eugene Sandow (1867-1925). Les culturistes étaient rares à l'époque, et Ziegfeld estimait que son numéro qui avait du succès bénéficierait beaucoup aux Ziegfeld. Mais il était incapable de proposer à l’artiste les 1.000$ par semaine qu’il gagnait de ses managers du moment. Ziegfeld a alors imaginé d'offrir à Sandow 10% du box-office.
Les prouesses physiques de Sandow étaient fascinantes à regarder: il soulevait plusieurs adultes à la fois ou pliait de véritables barres de fer. Ziegfeld a vite remarqué que les femmes regardaient surtout les muscles impressionnants de la star. Florenz a alors fait photographier Sandow ne portant rien de plus qu'une feuille de figuier. Le résultat se situait quelque part entre l'art et la pornographie douce. Ziegfeld a alors fait savoir qu'en échange d'un «don de charité», les femmes seraient autorisées en coulisses à «toucher» le colosse. Plusieurs épouses de millionnaires ont été les premières à répondre à cette l'offre. Les journaux ont colporté l’histoire de ces matriarches de Chicago ricanant de joie quand elles tâtaient les biceps massifs de Sandow.
Ce simple coup de publicité a fait de Sandow une attraction majeure au box-office de Chicago. En répétant cette démarche dans d'autres villes, Ziegfeld a transformé la tournée de Sandow en un phénomène national. Au fil du temps, Ziegfeld a continué à imaginer des moyens très inventifs pour que son client musclé fasse la une des journaux. À San Francisco, il a été annoncé que Sandow allait lutter contre un lion. L'animal avec qui il était aux prises était si visiblement drogué que le public se moquait. À cette occasion, Ziegfeld a découvert que même la controverse négative permettait de vendre des billets. Partout aux États-Unis, les gens voulaient voir de quoi il s'agissait. Au moment où Ziegfeld et Sandow se sont séparés trois ans plus tard, les deux étaient des hommes riches.


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