6.
1927 - Show Boat

 7.1.
Broadway essaie de
survivre à Hollywood


 7.2.B.
Des revues à un format plus « raisonnable »

 7.3.
Les «Book-musicals»

 8.
1943 Oklahoma!

A) Une référence historique: Ziegfeld Follies 1934 et 1936

Comme nous l'avions mentionné précédemment dans le chapitre traitant de Ziegfeld (), Lee Shubert a offert à la veuve endettée de Ziegfeld 3% de ses bénéfices potentiels pour obtenir les droits de mettre en scène une nouvelle version des Follies en utilisant le nom de son mari.

Cela allait donner naissance à deux Ziegfeld Follies post Ziegfeld: en 1934 et 1936.

A.1) Ziegfeld Follies of 1934

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L'affiche du spectacle

Florenz Ziegfeld et les Shuberts avaient été des rivaux durant des années avec leurs revues respectives Ziegfeld Follies et The Passing Show. Mais à la mort de Ziegfeld (et avec ses dettes à l’esprit), sa veuve Billie Burke a vendu les droits de la «marque Ziegfeld Follies» aux Shuberts. Cependant, sur la page de couverture du programme des Ziegfeld Follies of 1934 (), les Shuberts n’étaient pas repris comme producteurs et, dans un geste élégant, le programme disait: «Mme Florenz Ziegfeld (Billie Burke) présente Ziegfeld Follies

La production de cette revue a coûté 110.000$, soit moins de la moitié de ce que le Ziegfeld avait dépensé lors de sa dernière édition. On y trouvait en tête d’affiche Fanny Brice (qui a présenté son personnage «Baby Snooks»), les frères Willie et Eugene Howard, soutenus par les danseurs (frère et sœur) Buddy et Vilma Ebsen, la chanteuse Jane Froman, le baryton du Metropolitan Opera Everett Marshall, la comédienne Eve Arden, les danseuses Cherry et June Preisser, et le chanteur Brice Hutchins (qui plus tard a changé son nom pour Bob Cummings).

La partition a été composée par de nombreuses mains, et la ballade la plus mémorable de la revue est celle d’E.Y. Harburg et Vernon Duke, I Like the Likes of You, interprétée par Brice Hutchins et Judith Barron. Les paroles comiques de Harburg dérivent la nervosité de jeunes amants qui ne savent pas exactement comment se dire ce qu’ils ressentent. Le final du premier acte se terminait par To the Beat of My Heart, qui critiquait la SDN (Société des Nations, ancêtre de l’ONU), lui reprochant son inefficacité. Ce numéro était très critique pendant les try-out de Boston et a été adouci pour Broadway.

Le spectacle a été monté avec goût, et sans doute grâce à l’attrait de la présence de Fanny Brice et une gestion financière rigoureuse, cette édition s’est avérée rentable.

A.2) Ziegfeld Follies of 1936

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Couverture brochure des partitions

Cette nouvelle – et dernière – édition Ziegfeld Follies s’est jouée pendant un peu plus de trois mois, mais est ensuite revenue en septembre dans une édition révisée pour un total de 227 représentations. La première version présentait une liste impressionnante de vedettes dont Fannie Brice, Bob Hope, Josephine Baker, Eve Arden, Judy Canova, The Nicholas Brothers, Gertrude Niesen et Harriet Hoctor. David Freedman a écrit la plupart des sketches, les paroles étaient d’Ira Gershwin, la musique de Vernon Duke, les numéros de ballet ont été chorégraphiés par George Balanchine et les danses modernes par Robert Alton, et Vincente Minnelli a conçu le décor et la plupart des costumes. Un standard a émergé, le mémorable I Can’t Get Started, qui était chanté par Bop Hope (avec Eve Arden et l’ensemble).

Comme toujours, Fannie Brice a excellé et s’est montrée particulièrement amusante dans le sketch Baby Snooks Goes Hollywood où, dans un studio de cinéma, elle se moque de Clark Gable et Joan Crawford, incarnés respectivement par Rodney McLennan et Jane Moxon.

A.3) La fin?

Pour être complet, signalons que le nom Ziegfeld Follies sera encore utilisé par d’autres producteurs avec moins de lien avec les Follies originales. Ces productions ultérieures ont toutes échoué lamentablement.

Enfin, signalons encore le musical Follies de Stephen Sondheim (1971) qui se déroule lors d’une réunion de showgirls des Weissman Follies, une revue de fiction inspirée des Ziegfeld Follies. En plus de mettre en vedette des "fantômes" de showgirls issue de la période d’or des revues, le musical comprend de nombreuses chansons et numéros qui sont destinés à évoquer les types de divertissement typiquement présentés dans les Ziegfeld Follies et les autres revues de l’époque.