1.3.
Renaissance & XVIIème

 

 

 

 2.
«The Beggars Opera» (1728)

Pendant l'âge des Lumières (1715-1789), les premiers soubresauts du théâtre musical populaire ont eu lieu en Angleterre, en Allemagne, en Autriche-Hongrie et en France. Chacun de ces pays jouissait, à différents degrés, d’une prospérité économique et de renouveau culturel. Couplé avec la croissance progressive des villes, cela a créé un public populaire prêt à vivre de nouvelles formes plus sophistiquées de divertissement. Le grand opéra était bien entendu populaire, mais surtout parmi les classes moyennes supérieures. D'autres formes de divertissement scénique jouissaient d'une belle popularité et qui plaisaient aussi bien aux «riches» qu'aux «pauvres».

Au XVIIIème siècle, une soirée théâtrale typique – et ce n'importe où en Europe – signifiait en fait une suite de plusieurs œuvres variées. Après un bref «levé de rideau» en un acte, se jouait souvent une pièce complète, suivie d'une deuxième pièce plus courte. N'importe laquelle de ces œuvres pouvait comporter des chansons. Les producteurs et les éditeurs ont utilisé divers termes pour décrire les œuvres scèniques musicale, ce qui a conduit à une certaine confusion parmi les historiens. Au moins trois genres distincts de théâtre musical se sont développés au cours de cette période :

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    Theatre Royal Drury Lane (1843) - Plus de 100 représentations
  • L'opéra-comique : il s’agit d’un genre d'opéra où les scènes chantées alternent avec des dialogues parlés. Il dérive de la comédie-ballet, avec de nombreux emprunts au répertoire de l’«opéra sérieux» mais aussi des «chansons à boire». Un opéra-comique n'est pas nécessairement comique, ni conclu par un dénouement heureux. Né au XVIIIème siècle, l’opéra-comique aura son heure de gloire au milieu du XIXème. The Bohemian Girl (créé à Londres au Drury Lane Theatre le 27 novembre 1843 où il s’est joué plus de 100 soirs !!!!) de Michael Balfe raconte l'histoire d'une noble autrichienne kidnappée dans l'enfance qui, ignorante de son origine, tombe amoureuse de l'aristocrate polonais qui l'a enlevée. La partition comprenait l'air I Dreamed I Dwelt in Marble Halls qui est devenu un incontournable du répertoire des concerts de soprano. L'opéra-comique est un précurseur de l'opérette, une forme qui prendra son enjeu en France au milieu du XIXème siècle. Nous y reviendrons.
  • La pantomime : elle comprenait des chansons et des dialogues, de la danse, de la comédie physique, des acrobaties et des effets spéciaux. Elle a conservé plusieurs personnages de la Commedia dell'arte, dont Arlequin. Ces œuvres étaient très populaires auprès du grand public. La tradition de la Pantomime atteindra son apogée aux États-Unis dans les années 1870, nous y reviendrons aussi. Une autre forme de Pantomime a évolué en Angleterre, où ces spectacles sont encore présentés avec grand succès de nos jours comme des divertissements de Noël pour les enfants.
  • Les «Ballad Opera» : il s’agit d’un genre de spectacles caractéristiques de la scène anglaise du XVIIIème siècle, écrits en réaction à la prééminence de l'opéra italien sur les scènes d'alors. Il s'agissait de pièces musicales satiriques, qui suivaient certaines des conventions de l'opéra. Les textes de ces pièces étaient mis en musique sur des hymnes religieux, des mélodies populaires d'alors, des airs d'opéras connus, et surtout, sur des romances, des «ballades» populaires, qui ont donné leur nom au genre. Le fondateur du genre et le plus fameux des «Ballad Opera», est The Beggar's Opera () écrit en 1728 par John Gay et Johann Christoph Pepusch.