1.3.
1814-1815
Congrès
de Paris & Vienne

 

 1.4.2.A.
1815-1848
«Vormärz»
Restauration»)

 2.
1848-1898
Les années Elisabeth

Après les 844 années du Saint Empire Romain Germanique (942 - 1806) et les 7 ans de la Confédération du Rhin (1806 - 1813), le Congrès de Vienne va accoucher de la Confédération Germanique.

A) Premières remarques

La Confédération Germanique est une «Confédération Européenne» qui est née en 1815 lors du Congrès de Vienne. Elle naît sur les cendres de la Confédération du Rhin, invention de Napoléon Ier dans sa volonté de contrôle de l'Europe.

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La Confédération Germanique

La Confédération Germa-nique est une «Confédération Européenne» qui reprend en grande partie les frontières du Saint Empire Romain Germanique. qui est née en 1815 lors du Congrès de Vienne. Elle naît sur les cendres de la Confédération du Rhin, invention de Napoléon Ier dans sa volonté de contrôle de l'Europe.

Une confédération est une association d’États dont chacun garde son statut politique mais qui ont choisi de coopérer et de s’allier dans certains domaines bien définis et délimités.

La Confédération Germanique a de vraies particularités pour le moins bizarres:

  • une «Confédération Germanique« devrait avoir pour ambition d'unifier les germanophones, mais ni les Suisses alémaniques (qui vivent dans la Confédération helvétique) ni les habitants de Prusse orientale (notamment de la région de Koenigsberg et la Haute Silésie) qui parlent pourtant allemand ne font partie de cette Confédération Germanique;
  • en regardant la carte ci-dessus, on remarque que la Confédération Germanique comporte principalement trois couleurs, deux grands pays et ... le reste:
    • bleu: le Royaume de Prusse
    • orange: l'Empire d'Autriche
    • rose: un enchevêtrement d'États allemands de tailles très différentes dont certains mêmes sont enkystés dans le Royaume de Prusse
  • les deux géants de cette Confédération (Prusse et Autriche) ont une partie importante de leur territoire qui ne fait pas partie de la Confédération Germanique
  • une partie des Pays-Bas (le Luxembourg et le Limbourg) et une partie du Danemark font partie de la Confédération Germanique

B) Les États qui participent à la «Confédération Germanique»

Dès le premier Traité de Paris signé le 30 mai 1814, la création d'une entité allemande au centre de l'Europe est envisagée, qui prendrait la forme d'une confédération. Cela permet tous les rêves ou tous les fantasmes. Les nationalistes rêvent évidemment d'une grande nation allemande. Mais d'autres ne veulent pas voir disparaître l'Empire d'Autriche (dont on a montré l'importance honorifique des Empereurs qui ont dirigé le Saint Empire Romain Germanique pendant près de 400 ans) ou la Prusse. On va donc aller vers une solution de compromis, une «Confédération».

La «Confédération Germanique» est créée le 8 juin 1815, dans les derniers jours du Congrès de Vienne. L'acte créateur de cette confédération, sa «constitution» (la «Deutsche Bundesakte») est signée par 38 États:

  • 1 Empire: Autriche
  • 5 Royaumes: Prusse, Bavière, Hanovre, Saxe et Wurtemberg
  • 8 Grands-Duchés
  • 10 Duchés
  • 10 Principautés
  • 4 «Villes Libres» (Francfort, Hambourg, Brême, Lübeck).

Le «Landgraviat de Hesse-Hombourg» s'y joint en 1817. Par la suite, malgré plusieurs autres adhésions, le nombre des membres diminue en raison d'échanges et d'héritages et atteindra 35 à la fin de la Confésération Germanique. Signalons enfin que par le jeu des unions personnelles des souverains étrangers sont membres à part entière de la confédération. Cela renforce son intégration dans les affaires européennes. Par exemple le Roi de Grande-Bretagne et d'Irlande est en même temps Roi de Hanovre jusqu'en 1837, tandis que le Roi du Danemark est Duc de Lauenburg et de Holstein, enfin le Roi des Pays-Bas est Grand-duc du Luxembourg et à partir de 1839 duc du Limbourg.

Nous allons clairement voir que l'histoire de la Confédération Germanique de 1814 à 1866 se jouer au rythme des accords et des conflits entre l'Autriche, la Prusse et la «Troisième Allemagne», c'est-à-dire les autres États. Quand les deux grands travaillent de concert, la Confédération Germanique est un instrument pour faire plier les petits et moyens États, en particulier quand ces derniers font preuve de libéralisme vis-à-vis des associations ou de la presse. Les années où les deux États se montrent tout particulièrement réactionnaires et répressifs sont 1819 avec Carlsbad et 1849 après la révolution. À l'inverse les révolutions de 1830 et 1848 marquent des phases de libéralisme dans les petits et moyens États, tout comme la guerre austro-prussienne.

C) La «constitution», le «Deutsche Bundesakte»

Pour créer l'organisation de la Confédération Germanique, une constitution est écrite au Congrès de Vienne ce qui implique que les grandes puissances garantissent sa légitimité. Après toutes ces années mmilitairement agitées, le but premier de la Confédération Germanique est de garantir la paix. Elle disposera donc d'une armée fédérale de 300.000 soldats provenant des États membres. Attention, une armée défensive et pas offensive.

Le «Deutsche Bundesakte» prévoit la création du Bundestag qui a pour but d'âtre l'organe central de la Confédération germanique, étant une assemblée permanente de représentants des différents États membres. Un conseil restreint (Engeren Rat) est créé en parallèle. Il s'agit d'une sorte de gouvernement fédéral aux pouvoirs très limités. Les décisions y sont prises à la majorité simple. Ses décisions sont ensuite portées devant l'assemblée plénière, qui décide à une majorité de deux tiers, sauf pour les affaires concernant les lois fondamentales et la religion, qui doivent être prises à l'unanimité. Chose fondamentale pour les thèmes que nous suivons; la présidence du Bundestag est assurée par l'Empereur d'Autriche. Quels seront les présidents de la Confédération Germanique?

  • 1815–1835: François Ier d'Autriche (il s’agit du François II qui a été le dernier Empereur du Saint Empire Romain Germanique)
  • 1835–1848: Ferdinand Ier d'Autriche
  • 1848–1866: François-Joseph Ier d'Autriche (le mari d'Elisabeth)

D) La question constitutionnelle

Le «Deutsche Bundesakte» prévoit que les États membres doivent chacun se doter d'une constitution ou au moins ouvrir les discussions. Il s'agit nomalement d'une vraie avancée démocratique à une époque où les États absolus sont la norme. C'est l'un des points du «Deutsche Bundesakte» qui a été le moins respecté par les États membres. Il faut dire que le texte n'est pas très précis, permettant de multiples interprétations qui finalement rendent cette décision plutôt volontaire qu'obligatoire. S'agit-il d'une constitution au sens occidental du terme, ou bien les anciens parlements féodaux sont-ils suffisants? Jusqu'à la révolution de 1848, le conservatisme prêché par Metternich est la tendance dominante et permet de contourner la question…

Il y aura trois types de pays:

  • Monarchies constitutionnelles: les pays qui avaient une constitution avant 1815 ou ceux qui en créent une. La Bavière (la patrie d’Elisabeth) est un exemple.
  • Monarchies absolues: les pays qui ne disposent d’aucune constitution et se dirigent comme à l’époque su Saint Empire Romain Germanique. Certains pays n’ont jamais eu de constitution mais certains la suppriment pour revenir à l’Europe devant la Révolution française (une sorte de « Restauration »). Ex: la Saxe.
  • Monarchies sans représentation nationale: l'Autriche est particulièrement réactionnaire, avec des assemblées de nobles dans les provinces, mais sans représentation nationale, Metternich mettant tout en place pour empêcher sa formation. La Prusse ne dispose pas non plus à l'époque d'une constitution. Un défi pour la diplomatie autrichienne est donc d'empêcher sa grande rivale du nord d'adopter une constitution pour maintenir un équilibre entre États constitutionnels et les autres, permettant même d’espérer un retour en arrière. Dans le cas contraire, elle se retrouverait isolée, sa marge de manœuvre dans les négociations réduite. Metternich s'active donc en coulisse pour empêcher la réalisation des plans du ministre prussien von Hardenberg, grand réformateur de son pays.

E) Vers une «Restauration»

N’oublions pas que en «1820» nous sortons d’un long enchainement :

  1. Siècle des Lumières: «dépasser l'obscurantisme et de promouvoir les connaissances»
  2. Révolution française: laboratoire politique européen
    1. Monarchie absolue: jusqu’en sept 1791
    2. Monarchie constitutionnelle: sept 1791 – sept 1792
    3. Première République: sept 1792 – mai 1804 (et ses 5 constitutions !!!)
      1. Convention nationale (1792-1795) + «La Terreur» (Robespierre)
      2. Directoire (1795-1799)
      3. Consulat (1799-1804) – 3 versions
    4. Premier Empire: mai 1804 – avril 1814
    5. Première restauration > Monarchie constitutionnelle: avril 1814 – mars 1815
    6. Les «Cents Jours», Empire Français: avril 1814 – mars 1815
  3. Congrès de Vienne: 1815
  4. Seconde restauration > Monarchie Constitutionnelle: juillet 1815 – août 1830

En France, la restauration et donc le retour de la Monarchie (Louis XVIII, frère de Louis XVI !!!) est une sorte de retour à la case départ, 25 ans auparavant.

L’alerte des «Cent Jours» va persuader tous les européens qui ne sont pas progressistes qu’il faut tout verrouiller pour obtenir la certitude du: «Plus jamais ça». L’Autrichien Metternich va être l’un des porte-étendards de cette démarche politique et sociétale. N'oublions pas que depuis 1452, les Habsbourg et donc les autrichien ont «géré» une grande partie de l’Europe Centrale (Saint Empire Romain Germanique) et comptent bien que cela continue avec la Confédération germanique qui s’est créée après l’échec de l’aventure napoléonienne.

Mais à l'opposé, pour toute une partie importante de la jeunesse, cette Restauration qui submerge le continent est INSUPPORTABLE.
Ce refus va prendre des tas de formes: romantisme, mouvements d’indépendance ou de réunifiaction nationales («nationalisme»), explosions européennes de révolutions: 1830, 1848, 1870.