1.1.4.
1250-1438
GD INTERRÈGNE


 1.2.
1806-1813
Confédération du Rhin

 2.
1848-1898
Les années Elisabeth

Malgré le peu d'éclat de l'institution impériale, les princes Habsbourg accaparent la couronne à partir de 1438 (élection d'Albert II) et entreprennent une politique qui vise à accroître leurs propres États en se servant du prestige du titre impérial. L'Empire est pour eux source de gloire et moyen de satisfaire leurs ambitions.

  1. Albert II (1397 - 1438 - 1439)
  2. Frédéric III (1415 - 1440 - 1493)
  3. Maximilien 1er (1459 - 1493 - 1519)
  4. Charles V dit Charles Quint (1500 - 1519-1555 (abdication) - 1558)
  5. Ferdinand 1er (1503 - 1555 - 1564)
  6. Maximilien II (1527 - 1564 - 1576)
  7. Rodolphe II (1552 - 1576 - 1612)
  8. Mathias Ier (1557 - 1612 - 1619)
  9. Ferdinand II (1578 - 1619 - 1637)
  10. Ferdinand III (1608 - 1637 - 1657)
  11. Léopold 1er (1640 - 1658 - 1705)
  12. Joseph 1er (1678 - 1705 - 1711)
  13. Charles VI (1685 - 1711 - 1740)
  14. Charles VII (1697 - 1742 - 1745) pas un Habsbourg
  15. François 1er (1708 - 1745 - 1765) à la place de sa femme, l'Archiduchesse d'Autriche Marie-Thérèse qui jouera le rôle d'Impératrice depuis les coulisses
  16. Joseph II (1741 - 1765 - 1790)
  17. Léopold II (1747 - 1790 - 1792)
  18. François II (1768 - 1792 - 1806)

A) Réformes de l'Empire

  Frédéric III (1415 - 1440 - 1493)  

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Frédéric III d'Autriche
© Hans Burgkmair, vers 1500

Après le très court règne (1 an 7 mois) d'Albert II, Frédéric III va pouvoir se lancer dans une profonde réforme du Saint Empire Romain Germanique. Il faut dire qu'il va occuper le poste pendant 41 ans et 5 mois! La longue période du règne de Frédéric III est marquée par le déplacement du centre de pouvoir en direction des territoires héréditaires des Habsbourg au sud-est de l'Empire, où il est engagé dans des conflits de longue durée. Ce n'est qu'à partir des années 1470 que l'Empereur trouva le moyen de se concentrer sur les causes fondamentales de l’implosion imminente de l'autorité impériale, après les coups conjugués des cantons confédérés de Suisse, des Ottomans, des Bourguignons et des Hongrois. Mais la défaite du duc de Bourgogne et la mort sans héritier du conquérant hongrois Matthias Corvin ne laissent à son fils Maximilien 1er que la question Suisse à régler. Les fondations pour l'essor paneuropéen de la monarchie de Habsbourg ont ainsi été jetées.

Juste pour l'annecdote - mais très significative - cv'est Frédéric III qui définit la devise de la maison de Habsbourg, résumée par le célèbre monogramme A.E.I.O.U. qui correspond en latin à «Austriae est imperare orbi universo» et en allemand à «Alles Erdreich ist Oesterreich untertan», ce qui signifie: «Il appartient à l'Autriche de gouverner le monde». C'est difficile d'être plus clair...

  Maximilien Ier (1459 - 1493 - 1519)  Fils de l'empereur Frédéric III, Maximilien Ier épouse la duchesse Marie de Bourgogne, seule enfant et héritière de Charles le Téméraire, de ses titres et possessions. Par ce mariage, Maximilien Ier a la mainmise sur les Pays-Bas bourguignons et le comté de Bourgogne. Maximilien Ier entreprend de renforcer l'administration centrale.

Diètes d'Empire à Worms

Les Diètes d'Empire à Worms sont des assemblées générales des États du Saint-Empire romain qui se sont tenues à plusieurs reprises à la ville libre de Worms, bordée par le Rhin Supérieur en Germanie. Un rôle important est joué surtout par la Diète de 1495, qui a tenté d'amorcer une réforme fondamentale de l'ordre constitutionnel d'Empire, et par la Diète de 1521 au cours de laquelle Martin Luther s'est présenté.

Lors de la Diète à Worms de 1495, il lance une profonde réforme du Saint Empire. Les Electeurs obtiennent du Roi de pouvoir se constituer en parlement. En contrepartie, ce Reichstag autorise la collecte d'un impôt impérial, le Gemeiner Pfennig, pour permettre à l'Empereur de financer la guerre contre la France dans la péninsule italienne, et contre les Turcs en Hongrie. Lors de cette Diète, il tente aussi de réglementer au profit du pouvoir impérial la violence des princes et d'endiguer la désintégration du Saint-Empire. Pour cela, la Diète essaye de moderniser la Constitution de l'Empire; elle proclame la paix perpétuelle, interdit les guerres privées et crée un Tribunal d'Empire (Reichskammergericht) pour régler les différends entre souverains immédiats de l'Empire.

B) 1519-1558: Charles Quint

Le fils de Maximilien Ier, Philippe le Beau, meurt à 28 ans en 1506 pendant le règne de son père. C'est donc son petit fils qui succèdera à Maximilien Ier sous le nom de Charles V plus connu sous le nom de Charles Quint.

De par ses parents, Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, Charles Quint hérite :

  • par son père des possessions de la maison de Habsbourg (royaume de Hongrie, royaume de Bohême, archiduché d'Autriche, etc.), des dix-sept provinces des Pays-Bas et de la Franche-Comté
  • par sa mère des royaumes de Castille et d'Aragon et de l'empire colonial espagnol, ainsi que du royaume de Naples
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L'Empire de Charles Quint
© www.lhistoire.fr

Il est le monarque le plus puissant de la première moitié du XVIe siècle. On dit que sur les États de Charles Quint «le soleil se couche jamais». Il apparaît comme le dernier Empereur qui ait rêvé de réaliser le rêve carolingien d'un empire à la tête de la chrétienté unie. Cette volonté d'unité chrétienne face à la progression de l'Empire ottoman dans les Balkans et en Méditerranée a du affronter deux problèmes principaux:

  • l'opposition farouche de cette suprématie par les rois de France François Ier et Henri II, qui recherchent volontiers l'alliance turque
  • la Réforme Protestante, initiée par Martin Luther à partir de 1517. Pour combattre la Réforme, Charles Quint promulgue en 1521 l'Edit de Worms qui interdit strictement l'exercice de la confession luthérienne. Il recommence en 1529 en réunissant une diète à Spire qui décide que la messe doit être célébrée selon le rite catholique même dans les territoires protestants. Les partisans de Luther refusèrent cette décision et furent dès lors surnommés protestants. En 1546, l'Empereur opte pour l'action militaire, combattant les princes luthériens unis dans la ligue dite de Schmalkalden. Malgré une victoire militaire, une négociation s'impose: les protestants comptent trop d’adeptes parmi les puissants princes allemands. Une négociation commence à Augsbourg.

paix d'Augsbourg (1555)

La paix d'Augsbourg est un compromis qui suspend les hostilités entre les États luthériens et les États catholiques dans le Saint-Empire Romain germanique, le 25 septembre 1555. Ce compromis est fondé sur le principe : «cujus regio, ejus religio» («tel prince, telle religion»). La paix d'Augsbourg signe l'échec de la politique d'unification sous la religion catholique de l'Empire menée par Charles Quint.

En fait, le titre impérial que porte Charles Quint de 1519 à 1557 est désormais purement honorifique. L'Empire que reçoit Charles Quint est un «un corps débile», agglomérat de Principautés, États et villes. Charles Quint éprouve les plus vives difficultés à éviter un nouveau morcellement territorial. La Réforme Protestante, à l'extension de laquelle ne peut s'opposer Charles Quint, favorise les seigneurs qui, sous couvert de religion, accaparent les droits régaliens exercés jusqu'alors par les seigneurs plus puissants. La paix d'Augsbourg (1555) consacre la liberté religieuse des États luthériens. Attention, cette réforme n'admet pas la liberté religieuse des personnes; seul l'État – c'est-à-dire les Princes ou les ville – est libre de choisir entre les deux confessions. Cela est reconnu solennellement par l'empereur; mais, à l'intérieur de l'État, les populations doivent obligatoirement suivre la religion des souverains ou des magistrats; à s'y refuser, elles risquent l'exil. C'est là l'énoncé du fameux principe «cujus regio, ejus religio» («tel prince, telle religion»). Du calvinisme ou des autres confessions protestantes, il n'est fait aucune mention.

L'empereur n'avait pu maintenir l'unité de foi dans l'Empire, et les Princes s'abritent derrière la religion pour maintenir leur indépendance contre les entreprises des Habsbourg.

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Abdication de Charles Quint à Bruxelles en octobre 1555
© Louis Gallait (1841)

Au terme d'une vie de combats, miné physiquement et désabusé par ses échecs face à la France, aux luthériens et à sa propre famille, Charles Quint se dépouille volontairement de ses pouvoirs. Il se retire alors dans un monastère pour ses dernières années de vie. Charles Quint, plus que le monarque universel qu'un petit groupe d'administrateurs et lui-même se sont plu à imaginer, fut l'héritier qui réunit sous un même pouvoir des États dont les traditions comme les intérêts divergeaient.

Cet Empire n'exista que dans sa personne, car il ne s'étayait même pas sur une administration commune ni, a fortiori, sur un système économique cohérent.

Après l'abdication de l'empereur Charles Quint en 1555, son frère Ferdinand Ier conserve les territoires autrichiens, la Bohême, la Silésie et la Hongrie royale. Il devient également Empereur du Saint Empire Romain Germanique. Il transmettra l'héritage autrichien à son fils Maximilien II. En ce qui concerne l' Espagne (et ses colonies), l’Italie du sud, Milan, la Franche-Comté et les Pays-Bas, c'est à son fils Philippe II que Charles Quint transmet ses pouvoir. Une division de plus... Il y aura donc dorénavant en Europe deux «familles Habsbourg règnantes» dont les intérêts divergent. Le branche allemande est notamment plus conciliante avec le protestantisme. Les Habsbourg d’Espagne sont alors bien plus puissants que leurs cousins d’Europe centrale.

C) 1618-1648: la Guerre de Trente Ans

Jusque vers 1576, le protestantisme poursuit son avance et ses conquêtes en Allemagne. Ce qui est peut-être plus grave, il gagne aussi une très large audience dans les terres héréditaires des Habsbourg, en Autriche, où, à la mort de l'empereur Maximilien II en 1576, les trois quarts de la population sont passés à la Réforme, ainsi que la noblesse dans sa presque totalité.

Dans le dernier quart du XVIème siècle, le catholicisme va regagner une partie du terrain perdu en Allemagne. Il devra ses succès surtout aux Jésuites. Établis solidement à Cologne, à Trèves, à Munich, à Ingolstadt, à Innsbruck, à Vienne et à Prague, ils y forment les chefs de la Contre-Réforme allemande et dirigent la contre-offensive catholique depuis leurs bases autrichiennes et bavaroises. L'Autriche prend le relais lorsque Melchior Klesl, vicaire général de Passau, réussit peu à peu à recatholiciser le pays et à en chasser les protestants. Une révolte de paysans luthériens est écrasée dans le sang. Pendant ce temps, l'archiduc d'Autriche Ferdinand, le futur empereur Ferdinand II, qui avait été élève des jésuites d'Ingolstadt, rétablit par la force le culte catholique en Styrie et en Carinthie. Après la disparition de Rodolphe II (1612), favorable aux protestants, et l'avènement de Mathias Ier, Klesl, évêque de Vienne puis cardinal, devient son conseiller. Il obtiendra que Ferdinand, l'homme de la Contre-Réforme catholique, accède à l'Empire en 1619.

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«La défenestration, 1618»
© Václav BROŽÍK (1889-1890) - National Gallery of Victoria, Melbourne

La «défenestration de Prague» (1618)

Le 23 mai 1618, quelques dizaines de nobles protestants de Bohême conduits par le comte de Thurn montent au château royal de Prague où ils rencontrent les représentants de l'empereur allemand Matthias Ier de Habsbourg. Ils font reproche au souverain et à ses gouverneurs d'avoir fermé deux temples protestants à Braunau et Klostergrab. Ces nobles protestants rappellent que le précédent roi et empereur, Rodolphe II de Habsbourg, leur avait donné le droit de pratiquer leur religion. Ils déplorent par ailleurs que Matthias Ier, très malade et sans héritier direct, ait confié à son cousin Ferdinand, la couronne de Bohême.

Or, Ferdinand est connu pour être un catholique intransigeant, peu soucieux de respecter la paix d'Augsbourg, conclue un demi-siècle plus tôt.

La rencontre au château de Prague tourne au pugilat. Les nobles protestants s'en prennent aux deux gouverneurs impériaux et les jettent par la fenêtre, ainsi que leur greffier Fabricius. Les victimes tombent heureusement sur un tas de fumier et s'en tirent sans trop de mal ! Il n'empêche que cette défenestration va entraîner, de fil en aiguille, l'Europe centrale dans la guerre de Trente Ans. Cette guerre va laisser l'Allemagne exsangue et consacrera pour plus de deux siècles son anéantissement politique. Le prestigieux royaume de Bohême va y perdre aussi son indépendance pour renaître en 1918 sous le nom de Tchécoslovaquie.

En 1618, les protestants de Bohême se rebellent contre l'autorité des Habsbourg. Furieux de l'abrogation par l'empereur Mathias Ier de la Lettre de majesté de 1609 qui garantissait les libertés religieuses de la Bohême, les protestants procèdent à la défenestration de Prague, qui déclenche la Guerre de Trente Ans.

Elle a ruiné pour longtemps l'Europe centrale et abaissé l'Allemagne, avec deux millions de morts parmi les combattants et davantage encore parmi les civils, soit en tout au moins cinq millions de victimes pour une population totale de quinze à vingt millions d'habitants dans le Saint Empire Romain Germanique. La guerre de Trente Ans est le premier grand conflit des Temps modernes et elle va être une suite ininterrompues de peitis conflits.

  1618 à 1625: période bohémienne 

Les Tchèques, après avoir déposé en août 1619 le Habsbourg Ferdinand de Styrie (qui devient empereur le même mois sous le nom de Ferdinand II), donnent la couronne de Bohême à l'Électeur palatin Frédéric V, un prince allemand de confession calviniste.

La Ligue des Princes Catholiques (alliance des Etats Catholiques au sein du SERG), conduite par Maximilien Ier de Bavière, n'accepte pas la nommination d'un calviniste proche des Hollandais.Ses mercenaires écrasent les protestants le 8 novembre 1620. La Bohême perd dès lors son autonomie et devient une propriété personnelle des Habsbourg de Vienne. L'empereur Ferdinand II mène alors une dure répression en Bohême: destructions, pillages et exactions très importants par les armées en campagne. En outre, la France voit avec dépit le déséquilibre qui s’instaure au profit des Habsbourg.

  1625 à 1629: période danoise 

Le roi du Danemark, Christian IV, intervient alors en Basse-Saxe, avec l'appui des Princes Protestants du Nord. Les troupes danoises trouvent sur leur route non seulement les armées de Ligue des Princes Catholiques dirigées par Tilly, mais aussi une armée impériale nouvellement levée et placée sous le commandement d’Albrecht von Wallenstein, le plus grand condottiere (chef d'armée de mercenaires) de son temps. Wallenstein bat les protestants près de Dessau (avril 1626), et Tilly défait Christian IV à Lutter (août 1626). De nombreuses autres batailles vont suivre mais pour sauver son royaume, Christian IV est contraint de signer la Paix de Lübeck le 12 mai 1629, par laquelle le Danemark s’engage à ne plus intervenir dans les affaires de l’Empire.

  1630 à 1635: période suédoise 

Le Roi de Suède, un protestant, Gustave II Adolphe s’inquiète de la défaite du Danemark. Il estime que le moment est venu pour lui de passer à l’offensive afin de prévenir les visées de l’Empereur catholique sur la Baltique. Débarquant en Poméranie, il écrase l'armée de la Ligue des Princes Catholiques, toujours commandée par Tilly, à Breitenfeld, près de Leipzig, le 17 septembre 1631.

La France de Louis XIII et Richelieu entre discrètement en jeu et lui verse des subsides pour lui permettre d’entretenir ses troupes. Gustave II Adolphe conquiert la Bavière et la Rhénanie et installe son quartier général à Francfort. Il reçoit le surnom de «Lion du Nord».

À Lützen, le 6 novembre 1632, à la tête de 175.000 hommes, dont seulement 30.000 Suédois et Finlandais, le Roi Gustave II Adolphe écrase l'autre chef des catholiques, Albrecht von Wallenstein mais est blessé à mort à la fin de la bataille. Son épopée s’arrête là mais les Suédois n’en poursuivent pas moins la guerre avec de grands chefs de guerre efficaces et brutaux cependant que sa fille de six ans, Christine, lui succède sur le trône de Suède.

Wallenstein, qui commence à faire de l'ombre à l'empereur, est assassiné le 25 février 1634. Après la défaite des Suédois, l'Empereur est à nouveau sur le point de mettre un terme au conflit. Il signe avec les protestants la Paix de Prague, le 30 mai 1635, qui ramène l'Allemagne à la Paix d'Augsbourg, signée 80 ans plus tôt.

  1635 à 1648: période française 

C'est alors que le Roi de France Louis XIII et Richelieu décident d'entrer ouvertement dans la guerre, aux côtés des protestants. Cette politique n’est pas sans contradictions car Richelieu, cardinal de l’Église catholique et adversaire impitoyable des «voies divergentes», notamment protestantes, à l’intérieur du Royaume de France, s'allie aux Protestants étrangers contre les Habsbourg, champions du Catholicisme. Les considérations religieuses s'opposent donc aux considérations politiques et à la volonté de contenir la puissance des Habsbourg. Il s'agit ici de prévenir l'encerclement de la France par les possessions des Habsbourg.

Va s'ensuivre un pugliat de treize longues années, où les deux familles Habsbourg (espagnole et allemande) vont affronter la France, mais aussi la Suède. L'épuisement général et l'impossibilité pour chacun d'obtenir un avantage décisif conduisent à des négociations qui aboutissent en 1648 aux Traités de Westphalie.

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L’Europe après les traités de Westphalie, 1648
© https://espace-mondial-atlas.sciencespo.fr/

La Guerre de Trente Ans signe le chant du cygne pour les Habsbourg d’Espagne. Ils sont affaiblis par leurs échecs face aux Français, par l’indépendance du Portugal et par des crises économiques à répétition qui secouent l’Espagne. Pour la Maison des Habsbourg d’Autriche, les Traités de Westphalie démontrent leur échec à rétablir une autorité pleine et entière sur le Saint Empire contre les Princes Protestants. Les Princes Allemands acquièrent une pleine souveraineté sous protection de la France. En fait, c'est tout le statut politique de l'Allemagne qui se trouve profondément modifié par ces traités qui lui donnent une véritable Constitution: le nombre des Électeurs est porté de 7 à 8 (5 laïques contre 3 ecclésiastiques; 5 catholiques contre 2 luthériens et un calviniste); l'égalité entre les villes, les Électeurs et les Princes d'Allemagne est proclamée; enfin les Traités de Westphalie reconnaissent la souveraineté des 350 États allemands, qui peuvent désormais signer entre eux ou avec des États étrangers des traités ou contracter des alliances, leur conscience seule pouvant garantir le respect des droits de l'Empire.

Le Saint Empire, diminué des Provinces-Unies et de la Confédération helvétique, dont l'indépendance est officiellement proclamée, est donc réduit à une totale impuissance, voulue d'ailleurs par la France et par la Suède, qui sont désormais garantes de la paix allemande.

Fixant pour 150 ans le destin de l'Allemagne par leurs clauses territoriales et politiques qui ratifient l'échec de la politique des Habsbourg d'arracher le Saint Empire à son impuissance traditionnelle, les traités de Westphalie, par leurs clauses religieuses, consacrent également l'échec de la Contre-Réforme en Allemagne: la Paix d'Augsbourg de 1555 est, en effet, confirmée, sauf dans les clauses qui contraignaient les sujets à adopter la religion de leur Prince («cujus regio, ejus religio»); les calvinistes reçoivent les mêmes droits que les luthériens.

D) 1648-1740: la création d'un État Habsbourg

Après l’échec de la guerre de Trente ans, Ferdinand III (1608 - 1637 - 1657) puis son successeur, Léopold Ier (1640 - 1658 - 1705), mobilisent les Princes du Saint Empire pour lutter contre l’hégémonie française. Fort de ce soutien, l’Autriche participe activement aux guerres de Hollande (1672-1678), de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697) et de Succession d’Espagne, sous la direction du prince Eugène de Savoie.

Surtout, les Autrichiens parviennent à mettre fin à l’expansion des Ottomans en Europe. En 1683, le siège de Vienne par les Turcs échoue. S’ils ne parviennent pas à conserver l’Espagne dans leur giron, les Habsbourg gagnent néanmoins de nombreux territoires en Italie ainsi que les anciens Pays-Bas espagnols. À l’est, les victoires contre les Ottomans leur permettent d’agrandir considérablement leur territoire. De 1664 à 1718, ils intègrent ainsi la Hongrie centrale, la Transylvanie et le nord de la Serbie (qui sera ensuite majoritairement reprise par les Turcs).

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Domaines de la maison de Habsbourg d'Autriche (en jaune) et d'Espagne (en rouge) en 1700
© Wikipedia

Le nouvel ensemble de territoires constitués par les Habsbourg en Europe centrale présente toutefois des fragilités. Elles se révèlent sous le règne de Charles VI (1685 - 1711 - 1740), mécène exceptionnel, mais piètre politique. Des défaites à répétition lui font perdre Belgrade face aux Ottomans et le sud de l’Italie, récupéré par les Bourbons d’Espagne. Il se montre surtout incapable de réformer les institutions très hétérogènes de ses territoires d’Europe centrale et d’y d’établir une administration moderne. Celle qui lui succède, Marie-Thérèse d’Autriche (1740 – 1780), paiera cher cet affaiblissement. Mais comme elle est une femme, sa place à la tête de l'Empire est encore plus contestée...

E) 1740: guerre de succession d'Autriche & dualisme Autriche/Prusse

Juste à titre indicatif, nous commençons à nous rapprocher des débuts du musical Elisabeth. Nous sommes en 1740, le musical commençant aux environs de 1850. Seulement 100 ans séparent ces deux dates, un peu comme pour nous la Première Guerre Mondiale. Pour les contemporains d'Elisabeth, cette période n'est pas si lointaine.

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Le texte de la Pragmatique Sanction
© Archives hongroises

L'empereur Charles VI de Habsbourg meurt le 20 octobre 1740. Faute de fils pour lui succéder, il avait prévu par la Pragmatique Sanction du 19 avril 1713 que son héritage pourrait revenir à l'aîné de ses enfants, fût-il une FILLE! Cette disposition règle la succession à la tête des territoires héréditaires de la maison de Habsbourg, situés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Saint-Empire: l'archiduché d'Autriche, le royaume de Hongrie, le royaume de Bohême, les Pays-Bas et certains territoires italiens. Cette ordonnance impériale devait éviter le morcellement de tous ces États héréditaires. Mais elle ne fut agréée que du bout des lèvres par les souverains européens. Charles VI mort, c'est à sa fille aînée Marie-Thérèse que doit revenir l'héritage.

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Le Royaume de Prusse en 1740
© Wikipedia

En Prusse, à Berlin, Frédéric-Guillaume Ier est lui-même mort la même année, le 31 mai 1740, laissant un petit État de 2 millions d'habitants mais aussi une armée parfaitement équipée et bien encadrée de 80.000 hommes, encore jamais employée. Son fils lui a succédé sur le trône de Prusse sous le nom de Frédéric II. Personne n'imagine encore l'esprit politique de ce jeune homme bien élevé de 27 ans, amoureux de la philosophie et ami de Voltaire auprès duquel il passera pour un «despote éclairé». Il monte sur le trône d'un royaume morcelé avec à l'est la Prusse-Orientale avec Königsberg pour capitale, au centre le Brandebourg, le duché de Magdebourg et la Poméranie avec Berlin pour capitale et à l'ouest le duché de Clèves, la principauté de Minden, les comtés de Lingen, de la Marck et de Ravensberg. La Prusse n'est alors somme toute qu'un petit royaume morcelé. Elle possède toutefois la troisième armée européenne, en raison de son système de conscription.

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Marie-Thérèse toute jeune
© Andreas Møller
Kunsthistorisches Museum

Même si Marie-Thérèse est devenue Archiduchesse d'Autriche, Reine de Hongrie, ... elle n'hérite pas aurtomatiquement de son père du poste d'Empereur du Saint Empire Germanique. Quand arrive le moment de procéder à l'élection du nouvel Empereur du Saint Empire Romain Germanique, les souverains européens, à commencer par Frédéric II de Prusse, s’en donnent à cœur joie pour contester les droits des Habsbourg d'Autriche. Une femme à la tête du Saint Empire?!?!? Impensable…

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Frédéric II jeune
© Antoine Pesne
Huis Doorn, Utrecht

En 1740, coup de tonnerre! Le jeune Frédéric II de Prusse fait valoir ses ambitions. Le 11 décembre 1740, Frédéric II lance un ultimatum à la cour de Vienne, exigeant la cession de la Silésie. La Prusse envahit par surprise la Silésie, au nord de l’Empire. Marie-Thérèse, qui n'est au pouvoir en Autriche que depuis un mois, n’a guère de forces à lui opposer sauf des armées dangereusement affaiblies. La France s’en mêle. Elle intervient en Allemagne avant de pousser jusqu’en Bohême, tandis que la Bavière revendique la dignité impériale. Après plusieurs années difficiles pour les Habsbourg, la Guerre de Succession d’Autriche prend fin de manière bizarre: le 26 décembre 1745, Frédéric II de Prusse signe un traité de paix avec Marie-Thérèse où il obtient confirmation de son annexion de la Silésie et se retire définitivement du conflit, laissant les Français seuls avec leurs difficultés. Après plusieurs défaites, Louis XV sortira enfin vainqueur, en 1747, de cette guerre globalement absurde de 7 ans. Aux négociations de paix à Aix-la-Chapelle («chez Charlemagne»), les représentants du Roi de France ne réclament aucune annexion de sorte que la Prusse apparaît comme le seul véritable vainqueur de la guerre, avec l'annexion de la Silésie! Vu de l'autre côté, on peut dire qu'en 1748. Marie-Thérèse a perdu la Silésie, mais elle a réussi à défendre le reste de ses territoires tout en mettant fin aux prétentions bavaroises sur l’Empire.

L'Europe en 1740
© Wikipedia
L'Europe en 1748
© Wikipedia

Mais il y a une chose dont nous n'avons pas parlé... Il nous faut revenir un peu en arrière. En effet, suvant la Pragmatique Sanction dont nous avons parlé, elle succède à son père Charles VI dans tous ses titres: «Roi» de Hongrie et de Bohême; Duchesse de Bourgogne, de Milan, de Brabant, de Limbourg et de Luxembourg; Archiduchesse d'Autriche; Duchesse de Parme et de Plaisance.

Mais quid de la succession au «poste honorifique» d'Empereur du Saint Empire Romain Germanique? L'Empereur doit être élu. Il ne s'agit pas d'une succession automatique même si les Habsbourg se succèdent au poste depuis 1438, soit près de 350 ans. Si on suit cette logique, Marie-Thérèse devrait être élue Empereur du Saint Empire Romain Germanique, mais c'est une femme... Beaucoup en profitent pour ne pas l'élire.

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Charles VII de Bavière, Empereur SERG
© Atelier de Georg Desmarées (1697-1776)

En 1442, en plein guerre de Succession d'Autriche, Charles VII de Bavière parvint à se faire élire Empereur du Saint Empire Romain Germanique — le premier des Wittelsbach depuis le règne de son ancêtre Louis IV de Bavière (1282 - 1314 - 1347). Toutefois, Charles VII ne restera Empereur du Saint Empire Romain Germanique que 2 ans et 11 mois, décédant de la goutte. Marie-Thérèse va alors avoir une idée de génie: elle va faire que son mari, François-Étienne de Lorraine, monte sur le trône impérial du Saint Empire Romain Germanique sous le nom de François Ier. Elle-même devient alors «Impératrice consort des Romains». Nonobstant le fait que la dignité impériale ne pouvait être conférée qu'à un homme, la personnalité de Marie-Thérèse, faite de courage, de grandeur d'âme, de droiture et de pugnacité, s'impose dans la politique de l'Empire, bien plus que la sage mesure qu'observe l'Empereur François Ier. Elle est pour toutes les cours, les chancelleries et pour le public, simplement «l'impératrice», qui exerce la réalité du pouvoir. Ses contemporains la nomment assez rapidement, dès la seconde partie de son règne, «Marie-Thérèse la Grande».

F) 1765-1790: Joseph II et son rêve de nation unique

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Joseph II, Empereur SERG

Lorsque décède le mari de Marie-Thérèse, qui est l'Empereur du Saint Empire Romain Germanique, François Ier, en 1765, c'est leur fils Joseph II qui devient Empereur. Ce dernier devient co-régent des possessions héréditaires des Habsbourg d'Autriche dont il hérite en 1780, à la mort de sa mère.

Il va avoir une idée fixe: réunir dans un même État, autrichien, la diversité culturelle et politique qui composait les possessions héréditaires des Habsbourg. Il ambitionne de fondre en une seule nation des peuples disparates: Allemands, Slaves, Hongrois, Belges, Luxembourgeois, Italiens.

C'est très clairement LE DEBUT DES SOUCISL’allemand devint la langue officielle de tous les pays soumis à sa loi, sauf les Pays-Bas autrichiens où le français resta langue officielle. C'est tout aussi clairement LA SUITE DES SOUCIS… Dans la plus grande hâte et en tout lieu, il s'appliqua à faire table rase de tout; Frédéric II de Prusse disait de lui avec ironie: «Il fait le deuxième pas avant le premier».

Certains ont vu dans Joseph II un révolutionnaire car sa mère, Marie-Thérèse, s’effrayait de toutes ses réformes mais on ne peut rapprocher ce qualificatif des idéaux révolutionnaires de l'époque (Révolution Américaine ou Révolution Française approchant) car les réformes qu’il impose visent en priorité à sauvegarder l’ordre établi, en limitant seulement les abus les plus criants. C’est surtout pour mieux les contrôler qu’il unifia l’administration de toutes les provinces au sein d’un conseil central établi à Vienne, et dont il devait être la tête, pendant qu’il abolissait leurs diètes ou les paralysait en les soumettant aux autorités exécutives provinciales. Nous allons retrouver toute cette problématique durant le musical Elisabeth où la lutte des nationalités est permanente.

Menant une vie austère et sans fastes, voyageant incognito sans protocole, Joseph II, souverain absolutiste et réformateur, est un exemple parfait de «despote éclairé». D'ailleurs, il était admiré par les physiocrates, partisans du despotisme légal. Il mourut à quarante-huit ans, en 1790 (ayant donc connu la Révolution Française, sa soeur étant la Reine de France Marie-Antoinette), dans la tristesse, sans postérité, incompris, ayant fait l'unanimité contre lui. il fut suivi sur le trône par son frère Léopold II (1747 - 1790 - 1792) puis par le fils de ce dernier, François II (1768 - 1792 - 1806). Il sera le dernier Empereur du Saint Empire Romain Germanique.

G) 1804-1806: la fin du Saint-Empire Romain Germanique

Le 18 mai 1804, Napoléon devient l’Empereur des Français et il est sacré le 2 décembre 1804. Ce sacre qui renforce son pouvoir montre également sa volonté de devenir l'héritier de Charlemagne. C'est pourquoi il visite symboliquement la cathédrale d'Aix-la-Chapelle en septembre 1804 ainsi que la tombe de Charlemagne.

Très vite, toute l’Europe comprend les ambitions de Napoléon et son rêve de reconstruire l’empire de Charlemagne. Il exige dans une note secrète du 7 août 1804, que l’Empereur du Saint Empire Romain Germanique (≈800 ans), François II, le reconnaisse comme Empereur des Français. Ce sera cette reconnaissance ou la guerre.

François II cède. Mais le 11 août 1804, enguise de réponse, il ajoute à son titre d’Empereur du Saint Empire Romain Germanique celui d’Empereur héréditaire d'Autriche pour lui et ses successeurs. Mais Napoléon va très vite perdre patience et lors de ce que l'on appelle la Troisième coalition (1805), il fera marcher son armée sur Vienne!

ON EST ICI A 15 ANS DE LA NAISSANCE DE FRANCOIS-JOSEPH LE MARI D’ELISABETH,
SOIT 2005 POUR NOUS. FRANÇOIS II EST LE GRAND-PÈRE DE FRANÇOIS-JOSEPH!

Dans le laps de temps très court que représente «l’épisode» napoléonien pour l’histoire européenne, les séquences se succèdent très rapidement, l’empereur ne cessant de remodeler le continent au gré de ses victoires successives, et rien n’est jamais stabilisé avant le Congrès de Vienne (1815).

S’agissant de la partie germanique de l’Europe, Napoléon va l’organiser suivant des schémas successifs:

  • 1805 Guerre de la Troisième Coalition (UK, RU, AU, SU): elle débouche sur une Allemagne et une Autriche éclatées par les traités de décembre 1805 et juillet 1806
  • 1806 1807 Guerre de la Quatrième Coalition (RU, UK, Prusse, SU): puis celle qui voit le jour en 1807 après la défaite prussienne, et qui est plusieurs fois retouchée jusqu’en 1810; en attendant celle que redessinent les traités de 1815 et qui, loin de ressusciter l’Allemagne pré-napoléonienne, intègre très largement les acquis des années précédentes.

  1805 Guerre de la Troisième Coalition (UK, RU, AU, SU) 

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Napoléon harangue le 2ème corps de la Grande Armée
sur le pont de Lech à Augsbourg le 12 octobre 1805
© Pierre-Claude Gautherot (1808)
Versailles musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Suite à l’attaque de la Bavière (qui était un allié «forcé» de la France depuis 1801) par l’Autriche, Napoléon abandonne ses préparatifs de débarquement en Angleterre pour se tourner contre ses deux grands adversaires continentaux, l'Autriche et la Russie.

Il encercle et capture une armée autrichienne lors de la campagne d'Ulm, entre dans Napoléon et va au-devant des forces réunies austro-russes qu'il bat à la bataille d'Austerlitz, ce qui lui permet de dicter ses conditions de paix à l'Autriche à la Paix de Presbourg.

Au-delà des clauses établissant «paix et amitié» et du retrait autrichien de la Troisième Coalition, Napoléon désire affaiblir considérablement l'Autriche qu'il considère comme l'ennemi le plus résolu de la France avec le Royaume-Uni:

  • les possessions autrichiennes en Italie et Bavière (chez Napoléon) sont cédées à la France
  • la Vénétie orientale échoit au royaume d'Italie
  • la Dalmatie et les bouches du Cattaro sont remises à la protection du royaume d'Italie
  • l'Autriche doit payer une indemnité de 40 millions de livres à la France

La France récompense également ses alliés du Sud de l'Allemagne:

  • la Bavière s'agrandit: Vorarlberg, Tyrol, Trentin, évêché d'Eichstätt, … des possessions habsbourgeoises jusqu'alors. Napoléon reconnaît à Maximilien de Bavière le titre de Roi. (La Bavière est la patrie d’Elisabeth et le roi Louis II de Bavière apparait dans certaines versions d’Elisabeth)
  • le Grand-Duché de Bade prend à l'Autriche l'Ortenau et le Brisgau et s'agrandit des principautés de Leiningen et de Fürstenberg. Napoléon reconnaît à Charles-Frédéric de Bade le titre de Grand-duc
  • le Wurtemberg obtient Constance et les possessions habsbourgeoises dispersées en Souabe ainsi que le Comté de Limpurg et la Principauté de Hohenlohe. Napoléon reconnait à Frédéric de Wurtemberg le titre de roi.
AU TOTAL, L'AUTRICHE PERD 4 MILLIONS DE SUJETS SUR 24 MILLIONS!!!
ET RÊVE DÉJÀ DE REVANCHE...
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La Confédération du Rhin en 1811
© napopedia.fr


Mais pire encore, même si c’est symbolique, Napoléon force l'Autriche à renoncer à toutes prétentions sur les États allemands sans exception. Le traité de paix marque de facto la fin du Saint Empire Romain Germanique qui existait depuis 844 ans. François II du Saint Empire est «réduit» à François Ier d'Autriche.

Mais pire encore, une nouvelle entité, la Confédération du Rhin, sous contrôle français, la remplace dans les mois qui suivent.

Elle est un ensemble de territoires d'origine germanique (hors Empire d’Autriche et Royaume de Prusse - les deux «emmerdeurs») dont l’objectif de Napoléon est avant tout stratégique: tout en s'assurant d’un «glacis protecteur» autour du territoire national, l'Empire Napoléonien se renforce et dispose d'un plus grand potentiel de mobilisation en cas de guerre avec l'entrée d'une quinzaine de millions de nouveaux sujets parmi ses alliés.



Il est temps de changer de chapitre puisque le Saint Empire Romain Germanique est mort. En route pour un petit trajet avec la Confédération du Rhin.