1.
Le 11 septembre

 2.1.
Jour 1
le 11 septembre

 

 2.2.2.
Jour 2: 12/9
Communiquer

 2.3.
Jour 3
le 13 septembre

 3.
Une aventure
humaine


 

Quand le 12 septembre s’est levé sur Gander, tout semblait différent. Dans le monde entier, c’était pour beaucoup le «jour d’après» ou le premier jour d’un nouveau monde… Mais pour beaucoup de passagers, le 12 septembre était le jour où ils allaient découvrir la réalité de ce qui s’était passé la veille. La veille de nombreux bruits, faux ou exagérés, avaient couru dans les avions ou même auprès des passagers débarqués. Il n’était pas rare d’entendre des affirmations du type:

« Vous avez entendu? Sept avions détournés! Les tours du Trade Center se sont effondrées! Le Pentagone et la Maison Blanche ont été touchés! Plus de 10.000 personnes sont mortes! Le président s’est réfugié dans un bunker nucléaire secret! »

 

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Les passagers dans un des lieux dans lesquels
ils ont été répartis et regardent les news à la TV

La circulation d’information le 11 septembre avait été complexe. Rappelons-nous que nous sommes bien avant la période de généralisation des GSM, et que les rares téléphones portables de l’époque se déchargeaient rapidement et ne permettaient aucune diffusion d’image ou de vidéos.

En outre, pour des raisons organisationnelles les écrans de TV de l’aérogare avaient été débranchés.

C’est donc lorsque, dans la nuit ou le lendemain matin, les autobus scolaires ont déposé les passagers dans leurs différents lieux d’hébergement – églises et salles d’école de Gander – que ces derniers ont eu accès à des télévisions majoritairement branchées sur CNN. Oz Fudge, le chef de la police se souvient :

« Les passagers prononçaient tous le même «huh» d’effroi lorsqu’ils voyaient à la télévision pour la première fois un avion heurter les tours. Je n’oublierai jamais cette exclamation internationale. Ni le choc qui marquait leurs visages. Ni leurs regards perdus. Je vivrai avec ça toute ma vie. »
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Un passager de l’Oregon a commenté :

« C’est ce sentiment que c’est tellement énorme que ça en devient incompréhensible, et qu’on a l’impression d’être dans un film. Quand j’ai été confronté à la réalité pour la première fois à la télévision, j’ai eu envie de pleurer. Mais après cela, nous avons tous essayé de maintenir une certaine normalité »

 

Ou un autre passager américain :

« Il y avait des télévisions partout dans l’école dans laquelle nous logions... Quand nous sommes arrivés et que nous avons vu pour la première fois les images de CNN, nous étions horrifiés. Mais après je n’ai plus pu regarder ces images qui me semblaient surréaliste. Les télévisions étaient allumées en permanence et nous avions la possibilité à tout moment de discuter avec tous les membres du personnel si nous en ressentions le besoin. Lorsque la télévision était allumée à la cafétéria et que retentissait Star Spangled Banner – l’hymne national américain – nous nous tenions tous debout, nous pleurions emplis de fierté américaine. Même si nous étions au Canada, nous partagions tous un sentiment de patriotisme. »