Journal d'une création
Proposer la création mondiale en français du musical Rebecca n'est sans doute pas totalement raisonnable. Mais comme cette œuvre fait partie de celles que nous préférons - depuis que nous en avons vu la création à Vienne en 2006 - notre volonté de partager notre plaisir avec vous nous pousse à dépasser cet notion de raisonnable. Et en fait, le fait que ce ne soit pas raisonnable nous encourage même plutôt... Car vous nous avez toujours suivi dans nos coups de coeur. Une large équipe d'artistes créateurs, 22 comédien.nes et 18 artistes live sont réunis dans cette folles aventures. Sans oublier les équipes techniques et administratives.
Comme chaque année le photographe Alexandre Mhiri (lien: ) vous propose un photoreportage retraçant cette naissance...

Episode 4 mai-juin 2025
Construction du décor
Donner corps au rêve...
Créer un décor, c’est toujours une aventure en deux actes.
Le premier se joue dans l’imaginaire: c’est le temps du rêve, celui où l’on esquisse, imagine, ose tout. Un scénographe prend son crayon, découpe des volumes en miniature, travaille la lumière d’une boîte noire grande comme un mouchoir de poche. On parle d’atmosphère, de textures, de couleurs. On construit un monde en réduction, fragile et prometteur.
Et puis vient le moment où ce rêve doit sortir du papier, prendre de la hauteur, devenir tangible. C’est là que commence le deuxième acte, souvent invisible du public: celui de la construction.
C’est une autre magie, plus concrète, plus patiente. Une magie faite de savoir-faire, de précision, d’intuition aussi.
Dans un atelier, des mains expertes entrent en scène. On trace, on découpe, on soude, on assemble. On crée des structures solides pour soutenir l’illusion. Et puis on transforme le bois brut en pierre ancienne, une planche de contreplaqué en moulure baroque.
On patine, on vieillit, on marbre, on craquelle, on donne aux choses l’apparence du vécu.
Ce texte est un hommage à celles et ceux qui travaillent dans l’ombre, mais sans qui la lumière n’aurait rien à révéler.
À vous, constructeurs de rêves, faiseurs de matière, artistes de l’illusion concrète: merci.
Merci pour vos mains qui savent, vos yeux qui devinent, votre patience qui sculpte.
Merci de faire exister ces lieux qui n’existent pas… avant vous.
© Photos Alexandre Mhiri


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