1.1.1.
Grèce

 

 1.2.
Moyen-âge

 2.
«The Beggars Opera» (1728)

A) Fidélité et apports

Les Romains ont toujours pris les bonnes idées des peuples qu'ils ont conquis, il n'est donc pas surprenant qu'ils ont adopté la plupart des conventions théâtrales grecques. Le mélange de dialogue, de chant et de danse a par exemple été conservé dans leur théâtre. Les Romains ont également joué des pièces dans le cadre de festivals honorant leurs dieux mais, à la différence d’Athènes, il n'y avait aucune implication du gouvernement. Pendant longtemps, ils furent nombreux dans les classes dirigeantes romaines à voir le théâtre comme une source éventuelle d’influence dangereuse, avec ses questions récurrentes sur le renversement des normes sociales.

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Théâtre Antique d'Orange (France)

Au fur et à mesure que ces craintes se sont apaisées, les Romains ont construit des théâtres semi-circulaires en pierre en plein air dans leurs villes. Mais pendant de nombreuses années, les pièces de théâtre ont été présentées dans de simples structures en bois temporaires. Les citoyens éminents disposaient de sièges prioritaires, le grand public se démenant pour obtenir une place sur un banc ou restait debout à l’arrière de la salle. La zone de jeu était une plate-forme en bois surélevée. Un rideau tombait dans un creux à l'avant de la scène pour signifier le début des représentations.

Il n'y avait pas de chœur dans les pièces romaines et les distributions étaient donc petites. Souvent, il y avait une vraie interaction entre les acteurs et le public, qui n’avait pas peur d’être très bruyant. Pour rendre les pas de danse plus audibles, les acteurs attachaient des copeaux métalliques (sabilla) à leurs sandales. C’étaient les précurseurs des chaussures à claquettes modernes. Initialement, tous les acteurs du théâtre romain étaient des hommes. Un code couleur a été développé pour clarifier qui était qui. La couleur de perruque signifiait l'âge ou le statut : noir = jeune, blanc = vieux, rouge = esclave. Une robe jaune signifiait ne femme et un gland jaune indiquait un dieu. Finalement, des esclaves féminines ont joué des rôles de femmes, mais les codes de couleur sont restés en usage.

Au fil du temps, le théâtre romain est devenu de plus en plus sordide. À l’époque où l'empire romain s'est effondré, l'Église catholique a condamné le théâtre comme un péché. Le théâtre professionnel a cessé d'exister en Europe pendant plusieurs siècles, jusqu'à ce que certains ecclésiastiques imaginent l'idée d'utiliser le théâtre comme outil d'enseignement.

B) Plaute - le premier des grands écrivains de la littérature latine

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Plaute

Plaute (254-184 av. J.C.) est le dramaturge romain le plus connu. Ses comédies comprenaient des chansons, des danses et un accompagnement instrumental, et utilisaient le latin conversationnel par opposition au langage plus formel de la haute poésie. Il a influencé certains des grands de la littérature, entre autres Shakespeare et Molière (L'Avare est ainsi en partie imité de l'Aulularia de Plaute).

Plaute a également créé un ensemble de personnage comiques récurrents. Il s'agissait notamment de:

  • Pseudolus: un esclave intelligent, n’hésitant à jamais déjouer ses maîtres romains et habité d’un vrai espoir de la liberté

  • Senex: son ridicule maître vieillissant, un invétéré coureur de jupons

  • Miles Gloriosus: un pathétique soldat vantard

  • Mulier : l'épouse dominatrice d'un respectable citoyen

  • Courtesan: une jeune femme attirante que les hommes cherchent à posséder

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En 1962, l'humoriste Larry Gelbart fait revivre ces personnages dans son livret pour A funny thing happened on the way to the Forum (). La plupart ont même gardé leurs noms romains traditionnels. Zero Mostel a joué Pseudolus (lui donnant un Tony Award for Best Actor in a Musical), intrigant magnifiquement pour atteindre sa liberté. Et le commandant Miles Gloriosus se définissait clairement dès sa première réplique: «Stand aside, everyone! I take large steps!»

DansA funny thing happened on the way to the Forum (), Pseudolus obtient sa liberté, Miles Gloriosus se marie avec une femme assez différente de ce à quoi il s'attendait. Grâce à Larry Gelbart et à Stephen Sondheim (auteur-compositeur), ces personnages ont à nouveau suscité le rire plus de deux mille ans après que Plaute les ait créés.