Prix de la Critique 2017 – Meilleur Espoir Masculin

À travers sa relation avec son père, Ismaïl vous entraîne dans un seul en scène déroutant. Le spectacle allie subtilement humour et émotion, projection et introspection, sociologie et anthropologie. Bab Marrakech est une pièce qui fait rire et qui offre également l’opportunité de mener une réflexion sur les Autres et finalement, nous-mêmes.


Dans l’épicerie Bab Marrakech, on croise aussi bien Flamands, Turcs, Berbères, expatriés français, Russes, Bruxellois « de souche » ou d’adoption, tous incarnés par un Ismaïl Akhlal transformiste qui change de personnage en une perruque, un accent, un changement de ton. Au-delà des échanges a priori banals autour des courses à faire se dessinent des milieux sociaux, des manières d’être, d’appréhender la société belge dans ses mille et un contrastes. Tout ce petit monde se rencontre, se parle, se comprend avec un naturel qui fait du bien, et rend hommage à Bruxelles la multiculturelle.
Sur ces portraits drôles et attendrissants se greffe le récit poignant d’une relation père-fils. Réticent à remplacer son paternel, malade, dans l’épicerie familiale, Ismaïl s’y résout pour finalement se rapprocher de cette figure sévère et inaccessible. Il en ressort une tendresse que les mots ne peuvent exprimer. Si on rit beaucoup, on ressort surtout de Bab Marrakech avec l’envie d’aimer la ville telle qu’elle est. Sans jamais porter de jugement, Ismaïl Akhal croque avec un naturel désarmant une population riche de son métissage.

Catherine Makereel - Le Soir

Tout au long de son spectacle, le jeune humoriste revient sur son travail dans l’épicerie familiale pour "faire plaisir à son père malade" et ses rapports avec ses clients souvent originaires de plusieurs pays. Le spectacle évoque aussi sa quête d’une relation plus apaisée avec son père, qu'il compare à "l’histoire de L'alchimiste du romancier Paul Coelho".
Bab Marrakech, c’est aussi une mise en scène parfaitement rythmée. Un spectacle riche en émotion, où l’on passe des rires aux larmes. Ce n'est pas un hasard si le one-man-show a reçu une standing ovation appuyée.

HuffPost - Zaineb El Yahiaoui