Un musical romantique, captivant et plein de suspense
Après «Elisabeth», nous sommes très heureux de vous présenter un autre musical de Michael Kunze et Sylvester Levay, basé sur le célèbre roman de Daphne du Maurier et le film d’Alfred Hitchcock.

Le Festival Bruxellons ! présente sa nouvelle comédie musicale en français, "Rebecca" de Michael Kunze et Sylvester Levay. Un spectacle époustouflant en plein air, avec 21 artistes sur scène et 18 musiciens en live. Au Château du Karreveld jusqu'au 4 septembre.
D'année en année, aucun spectacle ne se ressemble, mais tous sont extraordinaires. Depuis 2015, le Festival Bruxellons ! présente, chaque été, dans le cadre enchanteur du Château du Karreveld (Molenbeek), une comédie musicale créée entièrement en français. Evita, Sunset Boulevard, My Fair Lady, Blood Brothers, Elisabeth, West Side Story, Come from Away… Que ces musicals soient des tubes ou des titres plus confidentiels, tous se sont révélés exceptionnels en termes de jeu, chant, danse, mise en scène, musique, lumières, décors et costumes. Un travail de qualité qui a d'ailleurs été salué par la profession puisque le Festival Bruxellons ! a reçu en 2022 le Trophée d'honneur de la comédie musicale à Paris.
La cuvée 2025 s'avère tout aussi remarquable. Après le succès d'Elisabeth en 2022, les deux auteurs, Michael Kunze et Sylvester Levay, ont accepté de céder les droits à Bruxellons ! pour que puisse être monté un autre de leurs titres phares : Rebecca, d'après le roman de Daphné du Maurier, lequel fut immortalisé au cinéma par Alfred Hitchcock en 1940.
Un décor somptueux
1926. Une jeune femme sans nom et sans famille, dénommée "Je" (Laura Tardino), est la demoiselle de compagnie d'une riche Américaine, Mrs Van Hopper (Marie-Aline Thomassin). En villégiature à Monte-Carlo, elles logent dans un hôtel de luxe. Elles y croisent Maxim de Winter (Jeremy Petit, qu'on a déjà pu voir dans Blood Brothers), un charmant Britannique nanti, dont l'épouse, Rebecca, est morte en mer un an plus tôt. Entre la douce "Je" et le ténébreux Maxim, le coup de foudre est immédiat. Il la demande en mariage et l'emmène dans sa propriété de Manderley. Le personnel de maison est accueillant, mais tous méprisent la jeune mariée, qui "n'est pas une 'lady', une femme du monde". En particulier, la gouvernante et amie de feu Rebecca, la diabolique Mrs Danvers (Liesbeth Roose), qui, pour garder intacte la mémoire de la première Mrs de Winter, est prête à tout.
Dans un décor somptueux (que l'on doit à Sylvianne Besson), aux parois en relief rouge sang et noires, bordées de deux escaliers à cour et jardin, se déploie ainsi un thriller psychologique palpitant. Deux portes, aux embrasures de biais, symbolisent, discrètement mais habilement, que tout ne se passe pas dans le meilleur des mondes à Manderley : l'ombre de Rebecca, dont le portrait trône en haut de l'escalier principal, plane toujours sur le manoir. D'abord réservée et intimidée,"Je" va, peu à peu, tenter de comprendre pourquoi son époux est si mal dans sa peau, torturé. Elle va s'affirmer, se faire respecter et percer le mystère de la disparition de Rebecca : est-elle morte noyée ou a-t-elle été assassinée ?
La voix puissante de Liesbeth Roose
Mis en scène par Jack Cooper, co-producteur de Bruxellons !, et Marina Pangos, comédienne et chanteuse (qui tenait, entre autres, le rôle-titre dans My Fair Lady), les 21 interprètes de Rebecca sont accompagnés par un orchestre live de 18 musiciens, sous la direction de Laure Campion. Pendant près de 2h30, ils jouent, chantent et dansent au fil d'une trentaine de tableaux époustouflants. Solos, duos, trios, ensembles… tout est réglé au cordeau : chaque changement de décor, de costumes (magnifiques !, notamment dans la scène du bal masqué), d'accessoires, d'éclairages… se fait en totale fluidité, emmenant le public au cœur de l'intrigue, d'un salon à une chambre, d'une plage à un prétoire…
Si le jeu est, bien évidemment, essentiel, il se double d'une exigence supplémentaire, propre au style de la comédie musicale : chaque interprète doit aussi faire montre de talent en chant, car les parties chantées font progresser l'histoire tout autant que les dialogues. On est ainsi subjugué par le timbre cristallin de Laura Tardino, la voix puissante de Liesbeth Roose, l'élégance vocale de Jeremy Petit, la fantaisie de Marie-Aline Thomassin ou encore l'espièglerie de Nathan Desnyder, qui joue Jack Favell, le cousin de Rebecca, pour ne citer qu'eux. Du grand art !
La Libre - Stéphanie Bocart - 2025 07 15

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