«Mais regarde-moi donc dans les yeux…»

Georges Feydeau était pour Marcel Achard le plus grand comique français après Molière.


Apprenant que son premier mari qu'elle aimait aveuglément l'avait déshonorée par 365 fois en 8 ans de mariage, Angèle, sa veuve, est aujourd'hui sur ses gardes. Et c'est son nouvel époux, Ribadier, qui subit chaque jour sa suspicion et sa rancœur.
Mais Ribadier a un secret : toutes les nuits il a un système infaillible pour sortir discrètement de la maison et échapper à la surveillance de sa femme.
L'arrivée impromptue de Thommereux, ami de la maison revenu d'un long exil à Batavia, vient perturber cette savante organisation. Car Thommereux est secrètement amoureux d'Angèle depuis toujours. Et pour arriver à ses fins et posséder enfin celle qu'il aime, il est prêt à faire imploser le système Ribadier.


CREATEURS
AuteurGeorges Feydeau 
Mise en scèneSandra Raco 
DécorLéa Gardin 
CostumesSophie Malacord 
AVEC
RibdierArnaud Van Parys 
AngèleJulie Duroisin 
SavinetPierre Haezaert 
ThommereuxRobin Van Dyck 
GusmanVirgile Magniette 
SophieLaure Chartier 
ne production du Théâtre Royal des Galeries

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Fils du romancier Ernest Feydeau, Georges Feydeau s’essaie dès l’adolescence à l’écriture de piécettes en un acte et de monologues qu’il lui arrive d’interpréter lui-même. Cela lui vaut quelques encouragements, notamment de Labiche, mais il n’attire guère l’attention du public. En 1886, le théâtre de la Renaissance accepte de monter Tailleur pour dames, il remporte un beau succès mais connaît pourtant encore quelques années difficiles. Les pièces qu’il écrit de 1888 à 1891 telles que La Lycéenne, Au bain de ménage, Chat en poche, Les Fiancés de Loches ou Le Mariage de Barillon ne parviennent à dérider ni le public ni la critique.

L’année 1892, en revanche, est particulièrement faste avec le triomphe de trois pièces : au théâtre de la Renaissance, Monsieur Chasse ; aux Nouveautés, Champignol malgré lui ; et au Palais-Royal, le Système Ribadier. L’art de Feydeau est alors à maturité et le succès ne se démentira plus pendant toute sa carrière, à travers une production très abondante. Un fil à la patte et l’Hôtel du libre-échange (1894), le Dindon (1896), la Dame de chez Maxim (1899), la Duchesse des Folies-Bergères (1902), la Puce à l’oreille (1907) et Occupe-toi d’Amélie (1908).

En 1908, Feydeau est à son apogée. Il a, avec une science consommée de la mécanique du rire, pris le vaudeville où l’avait laissé Labiche pour le porter à sa perfection. Il rompt cependant avec ce théâtre pour ne plus donner que des comédies de mœurs en un acte où transparaît l’amertume de ses ennuis conjugaux et des pesanteurs bourgeoises. A cette veine, on doit : Feu la mère de Madame (1908), On purge bébé (1910), Mais n’te promène donc pas toute nue! (1911), Léonie est en avance ou le Mal-Joli (1911). L’existence de Feydeau, malgré des droits d’auteur considérables, resta jusqu’au bout harcelée par le besoin d’argent, il mourut en 1921 après deux années de démence.

 

Ce genre dramatique, né à la fin du XVIIème siècle et au début du XVIIIème, fut, pendant un siècle et demi, une sorte de comédie musicale où alternaient parties parlées et couplets dont les paroles nouvelles étaient chantées sur des airs déjà connus. Bénéficiant d’un succès considérable, notamment au XIXème siècle, avec Scribe et Labiche, ce type de pièce s’était cependant modifié une vingtaine d’années auparavant, en perdant ses couplets chantés. Depuis cette date, le terme de vaudeville désignait simplement une pièce gaie dépourvue de toute prétention littéraire ou psychologique et dont le comique était exclusivement fondé sur les situations.

Les vaudevilles mettaient généralement en scène des personnages stéréotypés appartenant à la bourgeoisie. Les héros de ces pièces sont souvent des hommes mariés qui, volages ou impudents, ou simplement malchanceux, tombent dans des situations dont ils ont le plus grand mal à se dégager.

Une foule de personnages secondaires s’agite autour des protagonistes. Ils représentent autant de périls potentiels et jouent le rôle d’obstacle qui concourent à placer les personnages principaux dans des situations déplaisantes. L’intrigue de ces pièces se caractérisent par l’importance du rôle qu’y exercent quiproquos et péripéties mais le dénouement dissipe les malentendus et aboutit obligatoirement à une fin aussi heureuse que conforme à la morale.

Feydeau qui donna, dans ce genre, des modèles de spectacles, n’aimait pas désigner ses œuvres du nom de « vaudeville ». La plupart d’entre elles n’en présentent pas moins tous les traits caractéristiques et il se considérait comme un authentique vaudevilliste.

Le vaudeville se prolonge aujourd’hui dans le boulevard qui a hérité de sa vivacité et de son esprit populaire et comique. Il consiste en une comédie légère fondée sur l’intrigue et le quiproquo.