Les adultes ne sont pas nécessairement plus matures que les enfants

À partir d’un tout petit fait tiré du quotidien, Yasmina Reza jubile et trace à la ligne claire et au vitriol, le portrait de bobos satisfaits et sûrs de leurs droits. Le tableau qu’elle nous peint n’est pas joli joli, c’est un carnage. Mais c’est à mourir de rire.


Avec Le dieu du carnage, Yasmina Reza livre une de ses peintures les plus drôles et les plus tragiques de la nature humaine. On y rit énormément et d’autant plus fort qu’on ne cesse (si on a un minimum de bonne foi) de se reconnaître dans telle ou telle attitude. Ou (si on est persuadé de sa propre perfection) d’y reconnaître les défauts de telle ou telle connaissance. C’est d’ailleurs tout le problème des deux couples qui veulent bien admettre (du bout des lèvres) quelques petites imperfections mais n’entendent pas que d’autres les aient remarquées tandis qu’eux-mêmes trouvent normal d’asséner leurs vérités à leurs interlocuteurs.
Formidablement interprété par Ariane Rousseau et Nicolas Buysse (les Houllié) et Thibaut Nève et Stéphanie Van Vyve (les Reille), ce Dieu du carnage, mis en scène par Arthur Jugnot, est une vraie réussite faisant hurler de rire tout en mettant à nu toutes les vanités humaines.

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Jean-Marie Wynants - Le Soir - 30/05/2023

a pièce est, cette fois, portée à la scène par son compatriote Arthur Jugnot et interprétée par un quatuor de choc : Nicolas Buysse (Michel), Thibaut Nève (Alain), Ariane Rousseau (Véronique) et Stéphanie Van Vyve (Annette).
Si la plume de Yasmina Reza est redoutable d’efficacité avec ses joutes et répliques suintantes de vérité, la pièce s’effondrerait sans une interprétation irréprochable. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est que les quatre comédiens assurent d’une main de maître. Chacun, impeccable dans son rôle de parent et conjoint, participe à une terrible partition : celle de la Vie, où, tôt ou tard, les verrous sautent pour libérer le “Dieu carnage” tapi en chacun de nous.

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Stéphanie Bocart - La Libre Belgique - 09/06/2023

On jubile, on se choque, on ouvre grand la bouche, on admire, on passe un moment absolument ravissant. La mise en scène d’Arthur Jugnot et la scénographie de Sophie Hazebrouck ont été particulièrement ingénieuses. A cela se rajoute, la complicité et le plaisir manifeste que les quatre interprètes prennent à se jeter les pires atrocités au visage. Révélant ainsi tout le comique de situation sans cesse poussé à son paroxysme. Que ce soit lors du début des échanges frisant le ridicule à coup de niaiseries psycho-pédago bien sous tous rapport, jusqu’à l’apogée de ces couples explosant en plein vol. Ivres d’un instant de pur chaos et profitant de cette anarchie momentanée pour régler leurs comptes à base de coup bas et d’attaques frontales.

Le Dieu du carnage est une comédie à ne pas manquer. On en ressort heureux d’avoir ri à s’en décrocher la mâchoire et léger de cette folle catharsis qui aura eu le mérite de nous faire oublier nos tracas du quotidien…en tous cas pendant plus d’une heure. Et ça, c’est extrêmement jouissif.

Sara Cernero - Le Suricate Magazine - 22/05/2023

Arthur Jugnot met en scène "Le dieu du carnage", de Yasmina Reza, comme un match de catch à quatre.
L’efficacité d’un tel texte dépend aussi largement de la capacité des comédiens à jouer au même diapason. Stéphanie Van Vyve (sublime en bourgeoise coincée que l’abus de rhum va désinhiber), Ariane Rousseau, Thibaut Neve et Nicolas Buysse sont excellents de bout en bout. Et donneraient presque envie de les rejoindre sur scène pour s’engueuler avec eux.

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Eric Russon - L'Echo - 10/06/2023