1.1.
Les faits

 

 

 

 2.
6 jours à Gander


 

Une hôtesse de l’air d’ATA Airlines, Shauna L. Hailey connaissait bien l’aéroport de Gander à Terre-Neuve: «Je suis hôtesse de l’air depuis plus de quatre ans et je suis allé à Gander trop de fois pour pouvoir les compter. Tout au plus, j’ai vu trois avions au sol en même temps à Gander - et j’ai appelé cela l’heure de pointe.» Le mardi 11 septembre 2001 était censé être une journée si ordinaire que même deux avions au sol à Gander auraient été considérés comme un embouteillage. Mais ce matin-là, rien n’allait se passer comme prévu.

Dans la matinée du 11 septembre 2001, 19 terroristes du groupe islamiste extrémiste Al-Qaïda ont détourné quatre avions commerciaux et en ont écrasé deux sur les tours nord et sud du complexe du World Trade Center à New York. Un troisième avion s’est écrasé sur le Pentagone à Arlington, en Virginie. Après avoir appris les autres attaques, les passagers du quatrième avion détourné, le vol 93, ont riposté, et l’avion s’est écrasé dans un champ vide dans l’ouest de la Pennsylvanie à environ 20 minutes en avion de Washington, D.C. Les tours jumelles se sont finalement effondrées, en raison des dommages causés par les impacts et les incendies qui ont suivi. Près de 3 000 personnes de 93 pays différents ont été tuées.

N’oublions jamais que derrière ces analyses qui alimentent les chroniques politiques et bientôt les livres d’histoire, il y a avant tout des êtres humains qui ont été broyés dans un drame. Attardons-nous quelques instants sur une lecture des faits à l’échelle des individus qui ont vécu cette terrible journée.

Le Vol 11 d’American Airlines est détourné 

Le Vol 11 d’American Airlines, en route de Boston à Los Angeles, est détourné. Quelques minutes plus tard, l’hôtesse de l’air Betty Ong contacte American Airlines, signalant: «Le cockpit ne répond pas. Quelqu’un a été poignardé en classe affaires, et je pense qu’il y a des gaz qui nous empêchent de respirer. Je ne sais pas. Je pense que nous sommes en train d’être détournés.» Betty Ong continuera de relayer les informations du vol pendant les 26 minutes suivantes.


Les hôtesses de l’air du Vol 11 transmettent calmement des informations

Sur le Vol 11, une autre hôtesse de l’air, Amy Sweeney, téléphone à un autre centre d’American Airlines, rapportant d’une voix calme que l’avion a été détourné, qu’un passager de première classe a été tué, que deux personnels de bord ont été poignardés, que l’équipage est incapable de contacter le cockpit, et qu’il y a une bombe dans l’avion. Amy Sweeney et Betty Ong signalent les numéros des sièges des «gens du Moyen-Orient» qui ont attaqué le poste de pilotage.


Un deuxième avion est détourné: le Vol 175 de United Airlines 

Le Vol 175 d’United Airlines, également en route de Boston à Los Angeles, est lui aussi détourné. Son code de transpondeur – code qui permet au contrôle aérien d’identifier un avion – est modifié et l’avion s’écarte de l’altitude qui lui est attribuée par le contrôle aérien.


Le vol 11 d’American Airlines s’écrase sur le World Trade Center 

À bord du Vol 11 d’American Airlines, l’hôtesse Amy Sweeney, qui est toujours à American Airlines, déclare: «Nous volons à basse altitude. Nous volons très, très bas. Nous volons beaucoup trop bas. Oh, mon Dieu! Nous sommes beaucoup trop bas.» Le vol 11 d’American Airlines s’écrase contre les étages 93 à 99 de la tour nord du World Trade Center. Les 76 passagers et 11 membres d’équipage ont été tués, ainsi que les 5 pirates de l’air et un nombre de personnes inconnu dans le bâtiment. L’avion, détourné moins d’une heure après son décollage, était encore plein de kérosène.


Le président Bush apprend un crash au World Trade Center

Le président George W. Bush visite une école de Sarasota, en Floride, pour parler d’éducation et écouter les enfants lire. Avant d’entrer dans la salle de classe, Bush est informé qu’un petit avion bimoteur s’est écrasé contre une tour du World Trade Center. Cinq minutes plus tard, il s’adresse à la conseillère à la sécurité nationale Condoleezza Rice, qui est à la Maison-Blanche. Elle dit au Président qu’en fait, c’est un avion commercial qui a frappé le World Trade Center.


Un troisième avion est détourné 

Le Vol 77 d’American Airlines, un Boeing 757, en route de Washington à Los Angeles, est détourné et commence à faire des virages non autorisés vers le sud et l’est et à descendre. Comme le transpondeur est éteint, les contrôleurs aériens du centre d’Indianapolis ne sont pas en mesure de localiser l’avion.


Les passagers du Vol 175 appellent leur famille; les membres d’équipage appellent la compagnie aérienne

Un passager du Vol 175, Peter Hanson, téléphone à son père et lui parle du détournement. Hanson dit que son fils a déclaré: «Je pense qu’ils ont pris le poste de pilotage — un steward a été poignardé — et quelqu’un d’autre à l’avant a peut-être été tué. L’avion fait des mouvements étranges. Préviens United Airlines.» Un steward appelle United Airlines pour signaler le détournement et le meurtre des deux pilotes. Il croit que les pirates de l’air pilotent l’avion. Le passager Garnet Bailey téléphone à sa femme. Un autre passager, Brian Sweeney, téléphone à sa femme pour lui dire: «Salut, Jules. C’est Brian. Écoute, je suis dans un avion qui a été détourné.» Il téléphone à sa mère pour signaler le détournement, lui disant que les passagers envisagent de prendre d’assaut le cockpit pour reprendre le contrôle aux pirates de l’air.


Derniers instants des passagers du Vol 175

Peter Hanson téléphone de nouveau à son père et, selon son père, il rapporte ces conditions dans l’avion détourné: «Ça va mal, papa. Une hôtesse de l’air a été poignardée. Ils semblent avoir des couteaux et des gaz lacrymogènes. Ils ont dit qu’ils ont une bombe [...] Je ne pense pas que le pilote pilote l’avion. Je pense que nous allons descendre. Je pense qu’il a l’intention d’aller à Chicago ou ailleurs et de voler contre un immeuble. Ne t’inquiète pas, papa, si cela se produit, ce sera très rapide. Mon Dieu, mon Dieu.»


Réaction des contrôleurs aériens américains

Après le crash du Vol 11 dans la tour nord du World Trade Center, et deux avions qui ne répondent plus et ne suivent plus leur plan de vol, les contrôleurs aériens comprennent qu’ils sont face à une situation exceptionnelle. Les contrôleurs ont communiqué avec les vols sous leur supervision au moyen de leur transpondeur, c’est-à-dire à des centaines de vols intérieurs: «Every airplane listening to this frequency needs to contact your company.» Comme le magazine Time l’a écrit : «Avec ces onze mots, le système de circulation aérienne le plus complexe et le plus sécuritaire au monde a été mis à genoux.»


Le Vol 175 d’United Airlines s’écrase sur le World Trade Center 

Des millions de téléspectateurs regardent le Vol 175 d’United Airlines s’écraser aux étages 77 à 85 de la tour sud du World Trade Center. Les 51 passagers, 9 membres d’équipage et 5 pirates de l’air sont tués. Il était maintenant évident pour les autorités civiles que tout avion en vol pouvait être en danger et pouvait également être dangereux pour les personnes au sol. L’angoisse est terrible, car, près de trente minutes après la première attaque, une demi-douzaine d’avions ne répondaient pas à leurs contrôleurs aériens!

L’Administration Fédérale de l’Aviation demande l’appui de l’Armée de l’Air.

Après ce second crash, la police de New York a demandé au ministère des Transports la permission d’ordonner qu’aucun vol ne puisse décoller de New York et que tous les vols à destination de New York soient déroutés vers d’autres villes. Mais même cela ne semblait pas assez efficace.


L’agent d’opérations de United Airlines transmet un message d’avertissement

L’agent d’opérations de United Airlines, Ed Ballinger, qui sait que deux avions de ligne détournés se sont écrasés dans le World Trade Center, dont un de sa compagnie, prend l’initiative de commencer à transmettre des avertissements sous forme de texte aux seize vols dont il s’occupe: «BEWARE ANY COCKPIT INTRUSION. TWO AIRCRAFT IN NY, HIT TRADE CNTER BLDS»


Communication de routine depuis le poste de pilotage du Vol 93 d’United Airlines

Le Vol 93 envoie une communication radio de routine au Cleveland Air Route Traffic Control Center: «Good morning Cleveland, United ninety-three is with you at three five oh [35.000 pieds] intermittent light chop.» Le contrôleur aérien, John Werth, trop occupé à établir de nouvelles routes en fonction des événements survenus sur la côte Est, ne répond pas à cette communication du vol 93.


Clouage au sol des avions à l’échelle nationale et déviation des vols internationaux

Ben Sliney, le directeur opérationnel national du centre de commandement de la FAA (Federal Aviation Administration) en Virginie, ordonne de clouer au sol tous les avions aux États-Unis. En d’autres mots, la FAA, dont le mandat en matière de sécurité aérienne remonte à l’administration Roosevelt, a fait quelque chose sans précédent: elle a interdit à tout avion non militaire de décoller et ordonné à chaque avion en vol d’atterrir aussi rapidement que possible. À ce moment-là, 4.546 avions volaient dans l’espace aérien américain. La FAA a également ordonné que tous les vols internationaux en route vers les États-Unis soient déroutés. Il a été demandé à l’équivalent de la FAA au Canada de s’occuper de tous les vols qui se dirigeaient ce matin-là vers les deux côtes des États-Unis. Nous sommes seulement 45 minutes après le premier crash…


Communication de routine entre le Vol 93 d’United Airlines et le contrôle aérien

Le Vol 93 reprend contact avec Cleveland: «United 93 checking three five oh [35.000 pieds]». Cette fois, le contrôleur répond: «United ninety-three, Cleveland, roger».


Le pilote du Vol 93 demande à United de confirmer le message d’avertissement reçu de sa compagnie

Le pilote du Vol 93, Jason Dahl, répond à l’avertissement de l’agent des opérations de United Airlines, Ed Ballinger, qu’il a reçu à 09h24: «ED, CONFIRM LATEST MSSG PLZ--JASON».


Cleveland Center entend une lutte alors que le Vol 93 est détourné 

Des pirates de l’air portant des bandanas rouges autour du front, pénètrent dans le cockpit du Vol 93 d’United Airlines alors qui survole l’est de l’Ohio. Le Vol 93 plonge brutalement à 685 pieds d’altitude. Cleveland Center reçoit deux transmissions radio d’un avion non identifié. Lors de la première transmission, le commandant de bord ou le copilote crie «Mayday» en pleine lutte physique dans le poste de pilotage. La deuxième transmission radio, 35 secondes plus tard, indique que le combat se poursuit. On entend le capitaine ou le copilote crier: «Sortez d’ici — sortez d’ici — sortez d’ici». Constatant que le Vol 93 a effectué un changement d’altitude non autorisé, le contrôleur, John Werth, soupçonne que la transmission provient de ce vol. Il demande: «Quelqu’un appelle Cleveland?»


Cleveland Center essaie d’atteindre le vol 93

Le contrôleur John Werth continue d’appeler le Vol 93: «United 93, verify three five zero [35.000 pieds]». Il n’obtient pas de réponse. Il fait de nombreuses tentatives sans résultat. Les contrôleurs du Centre de Cleveland éloignent les autres avions du Vol 93 en raison du manque d’accusé de réception. Plusieurs autres avions sur la fréquence confirment avoir entendu des sons inhabituels d’origine inconnue.


Le président Bush s’adresse à la nation depuis la Floride

Avant de quitter l’école primaire de Sarasota, en Floride, le président diffuse un bref message: «Mesdames et messieurs, c’est un moment difficile pour l’Amérique [...] Aujourd’hui, nous avons eu une tragédie nationale. Deux avions se sont écrasés sur le World Trade Center».


L’annonce du pirate de l’air entendue par le Cleveland Center et d’autres pilotes

Un pirate de l’air essoufflé fait une annonce qui a été entendue et enregistrée au Cleveland Center: «Mesdames et Messieurs, ici le capitaine, s’il vous plaît asseyez-vous et restez assis. Nous avons une bombe à bord. Asseyez-vous.» Il a ensuite programmé le pilote automatique de l’avion pour faire demi-tour et se diriger vers l’est. L’enregistreur de parole dans le poste de pilotage capte également la voix d’une femme, très probablement une hôtesse, qui est retenue captive dans le poste de pilotage. Sur la base de cette transmission, le centre de Cleveland avertit le Command Center de la FAA que le Vol 93 pourrait avoir une bombe à bord.


Le contrôleur aérien de Cleveland et l’agent d’opérations de United Airlines tentent de contacter le Vol 93

Le centre de Cleveland, répondant à la transmission radio de l’avion détourné, demande: «Nous n’avons tout simplement pas compris [...] Est-ce que United 93 appelle?» United Airlines envoie à tous ses avions, dont le Vol 93, un nouveau message d’avertissement sous forme de texte: «HIGHSECURITY ALERT. SECURE COCKPIT».


Le Vol 93 change de cap

Le Vol 93 commence à monter et à tourner vers le sud-est sans autorisation du contrôle aérien tandis que le centre de Cleveland détourne plusieurs avions hors de son trajet.


Une hôtesse de l’air du Vol 93 plaide pour sa vie

Dans le poste de pilotage du Vol 93, une hôtesse de l’air supplie les pirates de ne pas la tuer: «Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir».


Une autre hôtesse de l’air du vol 93 signale un détournement d’avion à United Airlines

L’hôtesse de l’air Sandy Bradshaw appelle le centre de maintenance de United Airlines à San Francisco à partir de l’Airfone (téléphones disponibles aux différents sièges) de l’arrière de l’avion pour signaler le détournement. Le gestionnaire qui prend en charge l’appel dit que l’hôtesse est «incroyablement calme». Sandy Bradshaw dit que les pirates de l’air sont dans la cabine de première classe et le cockpit, et ont annoncé qu’ils avaient une bombe. Elle dit qu’ils ont poignardé à mort un agent de bord. Cela marque le début d’une série de 37 appels téléphoniques effectués depuis l’avion, la plupart sur Airfones dans les neuf dernières rangées.


Le vol 77 s’écrase sur le Pentagone 

Le Vol 77 d’American Airlines, détourné à 08h51, s’écrase sur le Pentagone à 850km/h. Les 64 passagers, 6 membres d’équipage et 5 pirates de l’air sont tués, ainsi que 125 civils et militaires au Pentagone.


Les passagers du Vol 93 commencent à passer des appels et apprennent les attaques au WTC

Le passager Mark Bingham appelle sa mère un Airfone de la rangée 25. Il lui dit qu’il est sur le Vol 93 et qu’il est détourné. Il explique que l’avion a été détourné par trois gars qui disent avoir une bombe. Le passager Tom Burnett fait le premier plusieurs brefs appels à sa femme depuis des Airfones dans les rangées 24 et 25. Au cours de ces appels, il rapporte que l’avion a été détourné, que les pirates de l’air prétendent avoir une bombe et qu’un passager a été poignardé. Sa femme lui parle des avions qui se sont crashés sur le World Trade Center. Dans un appel ultérieur à sa femme, Burnett dit que le passager qui avait été poignardé est mort, qu’«ils» sont dans le cockpit, et qu’un groupe de passagers se prépare à tenter quelque chose. Le passager Jeremy Glick appelle sa femme d’un Airfone dans la rangée 27. Il parle d’abord à sa belle-mère, puis à son épouse dans un appel qui dure 25 minutes. Glick dit à sa famille que l’avion a été détourné par trois hommes, «d’apparence iranienne» avec la peau foncée et des bandanas; l’un des hommes a déclaré qu’il était en possession d’une bombe dans une boîte rouge et l’autre est armé d’un couteau. Il a dit que lui et d’autres passagers songeaient à «se précipiter» sur les pirates de l’air. Les passagers votent pour prendre d’assaut le poste de pilotage et reprendre le contrôle de l’avion.


Cleveland Center entend l’annonce du pilote pirate de l’air aux passagers du Vol 93

Le centre de Cleveland entend cette annonce du Vol 93: «Ah! Voici le capitaine. J’aimerais que vous restiez tous assis. Nous avons une bombe à bord, et nous retournons à l’aéroport, et nous avons nos exigences. Donc, restez calmes». Les pilotes d’autres avions utilisant cette même fréquence radio signalent au centre de Cleveland qu’ils ont également entendu la transmission au sujet de la bombe.


Une passagère du Vol 93 appelle son mari, message enregistré

Lauren Grandcolas appelle son mari d’un Airfone de la rangée 23 et laisse un message lui exprimant son amour: «Nous avons un petit problème dans l’avion [...] Je ne suis pas mal à l’aise et je vais bien pour l’instant. C’est un petit problème».


Le transpondeur du Vol 93 est coupé

Le transpondeur du Vol 93 est coupé depuis le cockpit. Afin de continuer à suivre le Vol 93, le centre de Cleveland localise l’avion sur un radar classique et fait valider ses lectures avec les observations visuelles d’autres avions, observant le vol alors qu’il tourne vers l’est, puis vers le sud-est.


Tous les avions doivent atterrir

La décision prise à 09h25 de clouer au sol tous les avions de l’espace aérien américain est transmise à tous les avions. Ils doivent tous atterrir à l’aéroport le plus proche dès que possible.


Un passager du Vol 93 appelle son père

Joe DeLuca appelle son père d’un Airfone de la rangée 26. Il lui dit que son vol a été détourné et lui exprime son amour.


Un passager du Vol 93 contacte un opérateur téléphonique de l’avion

Le passager Todd Beamer, utilisant un Airfone dans la rangée 32, atteint un opérateur GTE. Sa connexion va durer le reste du vol. Il signale ce qui suit: le vol a été détourné, le commandant de bord et le copilote sont allongés sur le sol de la cabine de première classe et sont blessés ou peut-être morts. Il rapporte que l’un des terroristes a une ceinture rouge avec une bombe attachée à sa taille, deux des pirates de l’air, qui avaient des couteaux, sont entrés dans le cockpit et ont fermé la porte derrière eux. Il indique que l’avion monte et descend et a tourné ou changé de direction. Beamer dit à l’opérateur que lui et d’autres passagers planifient quelque chose. Il pose le téléphone.


Le terminal de l’aéroport de Pittsburgh reçoit un avertissement

YLe centre de Cleveland informe la tour de contrôle de Pittsburgh qu’un avion ne répondant plus se trouve sur une trajectoire qui passe directement au-dessus de l’Aéroport International de Pittsburgh.YY


Début des évacuations de la Maison-Blanche et du Capitole

Les évacuations de la Maison-Blanche et du Capitole commencent en réponse aux rumeurs croissantes d’attaques potentielles. Les dirigeants du Congrès sont emmenés dans un lieu sécurisé. C’est la première fois dans l’histoire que le Capitole des États-Unis est évacué.


Le centre de Cleveland continue d’appeler le Vol 93

Le centre de Cleveland continue d’appeler le Vol 93: «United 93 do you still hear the center? United 93 do you still hear Cleveland?». Le Vol 93 ne répond pas.


Une passagère appelle sa sœur et laisse un message

Linda Gronlund appelle sa sœur d’un Airfone de la rangée 26 et laisse un message disant que son vol a été détourné par des terroristes qui disent qu’ils ont une bombe. «Apparemment, ils ont déjà envoyé quelques avions au World Trade Center, et il semble qu’ils vont aussi abattre celui-ci. Je voulais surtout dire que je t’aime et que tu vas me manquer».


Le quartier général de la FAA fait le point sur la distance du vol 93 avec Washington, D.C.

Le centre de commandement de Herndon informe la FAA que le Vol 93 se dirige vers Washington et qu’il est à 29 minutes de la ville.


Une hôtesse du Vol 93 téléphone à son mari et laisse un message

CeeCee Lyles appelle son mari d’un Airfone de la rangée 32 et lui laisse un message disant que l’avion est détourné: «Nous avons fait demi-tour et j’ai entendu dire qu’il y a des avions qui ont été percuter le World Trade Center. J’espère pouvoir revoir ton visage».


Une passagère du Vol 93 appelle son ami

La passagère Marion Britton appelle son ami d’un Airfone de la rangée 33 et lui dit que son avion est détourné. Britton dit également que les pirates de l’air ont égorgé deux passagers et révèle qu’elle sait que deux avions se sont écrasés dans le World Trade Centre.


Le répartiteur continue d’envoyer des avertissements

L’agent d’opérations de United Airlines, Ed Ballinger, continue d’envoyer des messages texte aux vols transcontinentaux d’United Airlines, y compris le Vol 93, les avisant de «LAND ASP AT NEAREST UAL AIRPORT – ORD TERRORIST. NO ONE IN TO COCKPIT—LAND ASP».


Une hôtesse du Vol 93 téléphone à son mari

L’hôtesse Sandy Bradshaw appelle son mari d’un Airfone de la rangée 33. Dans cet appel de huit minutes, elle signale l’urgence et semble être au courant des autres détournements ce matin-là. Son mari lui confirme que deux avions se sont écrasés sur le World Trade Center. Sandy Bradshaw dit à son mari que l’avion a été détourné par trois hommes qui ont des couteaux et portent des serre-têtes rouges alors qu’ils prenaient le contrôle de l’avion. Elle dit qu’elle pense que l’avion doit être au-dessus du Mississippi parce qu’ils passent au-dessus d’une grande rivière. Elle lui dit que les passagers discutent de la façon de maîtriser les pirates de l’air, dont la préparation d’eau chaude à jeter sur les pirates avant de plonger sur eux».


La tour de l’aéroport de Pittsburgh est évacuée


Une passagère appelle sa belle-mère

Elizabeth Wainio appelle sa belle-mère d’un Airfone de la rangée 33 et lui dit que l’avion a été détourné. Après environ quatre minutes et demie de conversation, Wainio rapporte que les passagers et l’équipage se préparent à pénétrer dans le cockpit. Selon sa belle-mère, elle termine l’appel en disant: «Je dois partir. Je t’aime. Au revoir».


Le code de l’Aéroport National Reagan de Washington est encodé dans l’ordinateur du Vol 93

Le pilote pirate de l’air, entre le code de navigation pour l’Aéroport National Ronald Reagan de Washington dans l’ordinateur de vol de l’avion du Vol 93 afin de guider l’avion vers Washington.


L’opérateur GTE entend la déclaration d’un passager

L’opérateur GTE de l’Airfone, en ligne avec le passager Todd Beamer depuis 09h44, rapporte que quelqu’un dit: «Vous êtes prêts? OK! Allons-y!»


Retour au travail des employés de la tour de l’aéroport de Pittsburgh

Un petit nombre de contrôleurs retournent volontairement à leur poste à l’aéroport du Grand Pittsburgh.


Des passagers et l’équipage mettent fin aux appels téléphoniques pour commencer la lutte

Les passagers et l’équipage commencent leur assaut sur les terroristes du Vol 93. L’hôtesse Sandy Bradshaw met fin à l’appel à son mari en disant que tout le monde est en première classe et qu’elle doit y aller».


Une hôtesse téléphone à son mari et lui transmet son dernier message

L’hôtesse de l’air CeeCee Lyles appelle son mari sur son téléphone portable et parvient cette fois à le joindre. Elle lui dit que l’avion a été détourné et que les passagers et l’équipage tentent de rentrer dans le cockpit.


L’enregistreur vocal du poste de pilotage capte des voix anglophones

L’enregistreur vocal du poste de pilotage capte la voix d’un homme anglophone natif: «In the cockpit! In the cockpit!»


Les pirates de l’air font basculer l’avion d’un côté à l’autre

Le pilote pirate de l’air dit à un autre pirate dans le cockpit de bloquer la porte. Il fait tanguer l’avion brusquement à gauche et à droite, mais l’assaut par les passagers et l’équipage continue.


Une lutte s’engage pour le contrôle de l’avion à 1,5km d’altitude

Avec l’avion à 1,5km au-dessus du niveau de la mer, l’enregistreur vocal du poste de pilotage capte des cris, des bruits de coups forts et de bris de verres et de plaques. Une ou plusieurs voix d’hommes anglophones crient: «Arrêtez-le!» et «Allons-y!»


La Tour Sud du World Trade Center, le bâtiment frappé par le vol 175 (second avion), s’effondre


Le pilote d’un petit avion voit le Vol 93 dont les ailes tanguent

Bill Wright, le pilote d’un petit avion privé en vol au-dessus du comté de Westmoreland, signale avoir aperçu un gros avion de ligne dans les environs de l’aéroport de Latrobe, en Pennsylvanie. Le train d’atterrissage de l’avion est sorti, dit-il, les ailes oscillent et l’avion semble être en détresse.


Le vol 93 effectue des montées et des plongées abruptes

Le pilote terroriste lance le nez de l’avion fait monter puis piquer l’avion pour perturber l’assaut du cockpit.


Les pirates de l’air discutent de l’option à prendre

L’un des pirates de l’air demande: «Est-ce que c’est tout? On finit tout?» Un autre pirate de l’air lui répond: «Non. Pas encore. Quand ils arriveront tous, nous finirons». Les bruits de combats se poursuivent à l’extérieur du poste de pilotage. Le pilote terroriste continue à lancer le nez de l’avion de haut en bas.


Des voix anglophones captées par l’enregistreur vocal du poste de pilotage

Un homme anglophone crie: «Ah!» Un homme anglophone dit: «Je suis blessé». Un homme anglophone crie: «Dans le poste de pilotage. Sinon, nous mourrons». Un homme anglophone crie au loin: «Prenez-le».


La décision du pirate de l’air captée par l’enregistreur vocal du poste de pilotage

Le pilote terroriste arrête les manœuvres violentes et dit: «Allahu akbar! Allahu akbar!» Il demande ensuite à un autre pirate de l’air dans le cockpit: «C’est bien ça ? J’veux dire, on le crashe? » L’autre pirate de l’air répond: «On le crashe».


La lutte continue

Les passagers et les membres de l’équipage poursuivent leur assaut. Un homme anglophone crie haut et fort: «Remontez!» Un pirate de l’air dit: «Crashe-le! Crashe-le!» L’avion, en piqué, commence une descente rapide. ; le volant de commande est fortement tourné vers la droite. L’avion roule sur le dos. Un pirate de l’air commence à crier : «Allahu akbar! Allahu akbar!»


Un cri

Un homme anglophone crie: «No!»


Le vol 93 s’écrase dans le canton de Stonycreek, comté de Somerset, en Pennsylvanie 

Avec les bruits des passagers et de l’équipage combattant les terroristes, le Vol 93 s’écrase dans un champ près de Shanksville, en Pennsylvanie, à 900km/h, à environ 20 minutes de vol de Washington. C’est le quatrième avion qui s’écrase en un peu plus d’une heure.


La Tour Nord du World Trade Center, le bâtiment frappé par le vol 11 (premier avion), s’effondre


Espace aérien vide au-dessus du continent américain

L’espace aérien au-dessus des 48 États contigus est libre de tous les vols commerciaux et privés. Plus de 4.500 avions ont atterri en toute sécurité.