Le témoignage poignant, écrit sur un smartphone, d’un jeune Guinéen
qui a traversé l’enfer pour rejoindre l’Europe.

«Ce texte veut rendre compte de mon expérience effroyable, bien éloignée de ce qu’on peut voir et entendre dans les médias occidentaux»
Fran Kourouma


Fran Kourouma, jeune guinéen, a tout quitté dans l’espoir d’une vie meilleure. Après une traversée affreuse du désert d'Agadez, il a connu l’enfer libyen où il sera emprisonné et torturé, l’Italie où il passera de centre d’accueil en centre d’accueil et, enfin, la Belgique où il vivra plusieurs mois dans la rue après être passé par le «Petit Château». C’est là qu’il commence à écrire son histoire : plus de 800 pages sur son téléphone portable. Aujourd'hui, il a décidé de monter sur scène pour nous la partager…

En 2020, son histoire est éditée et touche en plein cœur ses lecteurs. Aujourd’hui, Fran monte sur scène pour la partager au plus grand nombre.

Fran Kourouma © Photo Bartolomeo La Punzina


CREATEURS
AuteurFran Kourouma 
AdaptationSandra Raco 
Mise en scèneSandra Raco 
Assistanat mise en scèneLaure Chartier 
Assistanat mise en scèneBoris Olivier 
Création sonoreLaurent Beumier 
LumièreJérôme Dejean 
ScénographieAngela Castro 
Aide à la scénographieLéa Gardin 
AVEC
Lui-mêmeFran Kourouma 
Voix offBabetida Sadjo 
Une production Compagnie du Simorgh

Fran Kourouma © Photo Bartolomeo La Punzina


«Notre soleil»: si c’est un homme (et plus seulement un migrant)

Sans fard, Fran Kourouma détaille son expérience, non sans quelques pointes d’humour quand l’auteur et comédien use de blockbusters américains, de Rambo à Fast and Furious, pour mettre à distance certaines scènes spectaculaires. Terriblement humain, Fran Kourouma nous rappelle que derrière chaque migrant se cache un homme (ou une femme) aux aspirations légitimes.

Le Soir - Catherine Makereel - 12 avril 2022

Le théâtre a ceci d’extraordinaire que, art vivant par excellence, aucune émotion ne peut y être trahie. Lundi soir, aux Riches-Claires, le public a pu saisir toute la sincérité du récit qui lui était conté. Ce récit, c’est celui de Fran Kourouma, jeune Guinéen de 24 ans, qui a quitté sa terre natale en 2016 pour rejoindre l’ »Eldorado » européen.

Quelques minutes avant de monter sur scène, le comédien en herbe, d’apparence calme, sentait son cœur battre très fort : cinq ans plus tôt, aurait-il pu imaginer, alors qu’il était détenu au centre Fedasil du Petit Château, qu’il raconterait un jour son abominable périple devant un parterre de spectateurs, devenant la voix de toutes celles et ceux qui, au péril de leur vie, tentent, en traversant la Méditerranée, de trouver « le bonheur et la paix du cœur » ?

La libre Belgique - Stéphanie Bocart - 30 mars 2022

Ce spectacle, travail remarquable de transmission, lumineux, dynamique, transfiguré d’espoir et de conscientisation du récit, ouvre, étapes après étapes, l’esprit du spectateur grâce au conte des séquences de vie humaine incarnées par le comédien.

Si Fran Kourouma a le souhait de rendre notre humanité, c’est à travers une présence passionnante qu’il nous attrape de l’obscurité de nos oeillères et de notre salle, baigné-ex du trouble de nos tripes jusque dans ses silences.

« Si rien ne pourra me ressusciter » nous dit l’auteur, c’est avec la plus grande des aisances qu’il nous offre la présence de ses compagnons défunts.

Culturius - Salomé Martin - 31 mars 2023

Tour à tour, Fran Kourouma se glisse dans la peau de ses compagnons de voyage ou de ses tortionnaires. Seule une voix off, jouée par Babatida Sadjo qui incarne la voix de sa mère, l’accompagne durant la représentation. Au début du spectacle on l’entend inquiète, supplier son fils de rester. "Aujourd’hui ma mère est très fière de moi. Quand le livre a été publié, je lui ai envoyé un exemplaire, elle l’a montré à tout le monde au village. Maintenant je monte sur scène, c’est encore plus incroyable !" confie Fran aux spectateurs lors du bord scène en fin de représentation.

Dans la salle, l’émotion est palpable. Chaque soir, Fran Kourouma et Sandra Raco prennent le temps de répondre aux questions des spectateurs pour aider à digérer et désamorcer la quantité d’informations qui nous a été donnée. "Quand on m’a demandé si je voulais monter sur scène pour raconter mon histoire j’ai d’abord cru à une blague, je me suis dit 'mais ils sont fous !'. Sandra elle, y a tout de suite cru." Sandra Raco est un pilier important de la vie de Fran. C’est elle qui l’a aidé à écrire le livre et à mettre son histoire en scène. Ils partagent une belle complicité, l’échange avec le public est riche et sans langue de bois.

RTBF - Marion Jaumotte - 30 mars 2022

Fran choisit le seul-en-scène pour livrer les étapes chronologiques de son voyage. La raison de son départ ? La liberté. Parce que quand on est un homme d’Afrique noire issu d’une famille pauvre, deux voies s’offrent à nous : « soit celle de la souffrance à la recherche du bonheur de sa personne et de toute sa famille, soit être un parasite de la société pour toujours. » Refusant d’être esclave de la pauvreté, il se jette à corps perdu dans la première option, sans se douter que l’esclavagisme prend de multiples formes.

Le Surricate Magazine - Diane Delangre - 30 mars 2022

Toute la presse :

Fran Kourouma © Photo Bartolomeo La Punzina


1

J’ai beaucoup aimé ce récit de vie. C’est très emouvant et révoltant à la fois. Merci Fran de nous avoir partagé ton histoire et continue à le faire afin d’informer le plus grand nombre.

Raluca Podaru - vendredi 15 avril 2022 -

2

Touchant. Captivant. Bonne continuation Fran, et encore merci pour le partage !

Sophie Simon - samedi 16 avril 2022 -

3

Je recommande vivement! Bravo Fran et Sandra! Un spectacle essentiel! Ne vous en privez pas!

Katel Fréson - jeudi 07 avril 2022 -

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Où va le monde d’aujourd’hui ? Sur la terre africaine, des frères de sang, aux ancêtres communs, frères du même continent, s’entre-tuent pour les plus viles raisons. « L’argent au-dessus de tout », « La loi du plus fort ».
Au cours de mes insomnies au centre (…), j’ai pris goût à écrire mon vécu lors de cette traversée épineuse pour échapper aux pensées lointaines de mon pays natal et me distraire du stress permanent de ma demande d’asile. J’écrivais tout sur mon téléphone portable que je considérais comme un fidèle compagnon de voyage.
J’ai continué lorsque, sans-abri, je vivais dans les rues de Bruxelles. Au début, c’était juste un moyen d’échapper aux soucis quotidiens mais, un jour, je me suis retrouvé avec plus de 800 pages sur ce téléphone ! N’ayant aucun accès à un ordinateur, j’ai retravaillé le texte, en rêvant qu’il serait publié un jour. Le voici.
Pour la majorité des personnes qui nous croisent, nous, les migrants, nous sommes sans valeur, sans importance. Nous n’avons accès à rien, toutes les portes se ferment devant nous…
La vie en Europe, sans papiers, sans parents, dans les affres de la « procédure de Dublin », c’est côtoyer, jour après jour, le stress et le chagrin comme seuls compagnons de misère.
Le plus insensé est que, dans certains médias, des personnes soutiennent que ce périple se fait sans inquiétude : « Ils prennent des bateaux pour traverser tranquillement la mer et viennent encombrer nos pays ». Toutes ces raisons ont renforcé ma détermination à aller jusqu’au bout de mon récit.
Je veux raconter le déroulement de ce scénario pour que le monde d’aujourd’hui et de demain sache ce qui s’est passé au cours de cette traversée…
Je ne suis qu’un jeune homme de 24 ans, qui raconte ce à quoi il a survécu dans un monde ténébreux. Et comme dit ma mère :
« Seules les deux personnes à avoir quitté tard leur champ, connaissent la cachette de leur Daba ».
Je quitte Conakry pour la Guinée Forestière au mois de mai… (Fran Kourouma)


Le livre est publié SAMSA Editions (www.samsa.be) ISBN : 978-2-87593-288-4