Le fou-rire du théâtre belge
"Bossemans et Coppenolle" est, avec le Mariage de Mademoiselle Beulemans, une des pièces les plus brusseleer du siècle dernier. Écrite en 1938 par Paul Van Stalle et Joris d'Hanswijck, l'histoire se déroule sur fond de rivalité sportive entre les supporters de deux clubs mythiques : le Daring Club de Molenbeek et l'Union Saint-Gilloise.
L’auteur résume la pièce à sa manière : « C’est une parodie bruxelloise de ‘Roméo et Juliette’, les Capulet seront les Molenbeekois et les Montaigu les Saint-Gillois... à moins que ce ne soit le contraire ! »
Il fut une époque où l’Union St-Gilloise et le Daring étaient les « grands » du football belge et leurs supporters étaient très « fanatiques ».
Toute la pièce se déroule sur ce fond sportif avec les rivalités et les querelles que peut susciter l’appartenance à l’un ou l’autre clan. Léontine Coppenolle et Mme Violette sont folles de foot et, comme elles dominent leurs faibles compagnons, ceux-ci ne sont pas loin de partager leur folie, risquant de ruiner les espoirs de bonheur de Georgette et de Joseph, les enfants de Coppenolle et Bossemans. Il existe peu de pièces aussi « bon enfant » que Bossemans et Coppenolle.
«Ça est les crapuleux de ma strotje qui m'ont appelée comme ça parce que je suis trop distinguée pour sortir en cheveux!» (Mme Chapeau)
«Si vous me voyez ici... c'est que je suis venu... » (Bossemans)
Pas encore de presse sur ce spectacle
Rien encore sur ce spectacle
«Je te pardonne tout ce que je t'ai dit !» (Coppenolle)
Version pleine page (seule version disponible monde Apple)
Interview de David Michels, metteur en scène, réalisée lors de la reprise au Théâtre Royal des Galeries en 2015
Pourquoi remonter Bossemans et Coppenolle aujourd’hui ?
Grâce à l’énorme engouement du public lors de notre reprise la saison dernière du « Mariage de Mlle Beulemans », j’ai perçu une réelle envie de retrouver des personnages ancrés dans notre histoire belgo-belge. D’autre part, il y a une demande de plus en plus importante de spectacles divertissants. Donc, je me suis dit que c’était le bon moment, d’autant plus que cela fait exactement 20 ans que nous n’avons plus joué cette pièce.
Bruxellois pur jus, Paul Van Stalle appartenait à une génération de gens de théâtre puisque son grand-père (Léopold Boyer) dirigeait déjà le «Théâtre du Vaudeville », comme allait le faire son père Jean (Van Stalle) et lui-même. Il reçut l'éducation que l'on pouvait donner aux fils de bonnes familles bourgeoises mais où pointait déjà un certain goût pour le foot. Supporter de l'Union, Van Stalle a joué au football au collège Saint-Boniface à Ixelles.
Si tout le prédisposait à diriger des théâtres, rien, en principe, ne le destinait à devenir un auteur : « Bien que mon père fût directeur du Théâtre du Vaudeville, jamais je ne pensais devenir dramaturge ou auteur de pièces gaies. En 1932, j’ai cependant écrit une comédie, par pur plaisir personnel. Je l'avais appelée « Le Congrès des pudibonds ». Des amis s'en emparèrent et la trouvèrent parfaitement jouable. Ce fut le début de ma carrière d'auteur. »
Il deviendra successivement directeur du Théâtre des Capucines, (devenu plus tard Studio Arenberg), puis du Vaudeville et de l'Alhambra. Il arrêtera ses activités dans le domaine du spectacle en 1961. Il a écrit des sketches, des paroles de chansons, des vaudevilles, des opérettes… et fut le premier auteur belge joué plus de mille fois consécutives à Paris avec « Les surprises d’une nuit de noces »…
L'Alhambra (qu'il dirigea de 1931 à sa fermeture en 1957) accueillit les plus grandes vedettes : Laurel et Hardy, Joséphine Baker, Charles Trenet, Mistinguett, Alibert, Tino Rossi, Édith Piaf, Jeannette Mac Donald, Maurice Chevalier, André Dassary ou Yves Montand.
Il organisait aussi des combats de boxe, des tours de chant et des matinées enfantines ! Passionné de courses hippiques, il avait en plus une écurie de 80 chevaux.
On sait peu de choses de lui, si ce n’est qu’il était journaliste et écrivain... Van Stalle nous apprend tout de même : « Joris d'Hanswyck avait beaucoup de talent, mais aussi un gosier en pente et perpétuellement asséché. Aussi, pour le coincer et le forcer à travailler, je devais le rencontrer dans les cafés. Nous en avons traînées des soirées dans les bistrots à vider des demi-gueuzes en échangeant nos idées ! »
D’Hanswyck a créé un personnage, bien oublié de nos jours, appelé Monsieur Peperbol. Il apparaît dans trois pièces de d'Hanswyck : Monsieur Peperbol (1934), Peperbol en ribote (1935) et Madame Peperbol a tort (1936). Le sujet principal de ces pièces est, en 1936 déjà, la question linguistique…
Paul Van Stalle et Joris d'Hanswyck ont collaboré à cinq pièces : « Rien qu'une Nuit » en 1935, « L'Homme qui fut tué deux fois » en 1937, « Bossemans et Coppenolle » en 1938, « Le pensionnat Deschaussettes » en 1939 et « Cavalcade d’humour » en 1940.