Un conte féérique, musical, lumineux et tendre

Moins connu que "Lorenzaccio", "Les Caprices de Marianne" ou "On ne badine pas avec l’amour", "La quenouille de Barberine" est un magnifique divertissement méconnu offert par le génial Alfred de Musset.


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Dans Barberine, on parle d'un grand amour, d'un amour conjugal, heureux, calme et fidèle. Peut-être avant le mariage, Ulric et Barberine avaient-ils connu eux-aussi des heures d'incertitude, de tourments et de folies amoureuses. Mais nous n'en savons rien et pour l'intention de la pièce cela n'a pas d'importance. Toute la pièce n'est, en ce sens, qu'une longue apothéose de la fidélité conjugale.

Pour Barberine, l'amour est la plus haute valeur de la vie, le véritable sens de son existence. Ce personnage est une image idéale de la femme fidèle et sage; idéale, oui, mais non pas abstraite et invraisemblable. Musset l'a douée d'un trait qui rend cette héroïne bien vivante et réelle et qui trahit chez Barberine une faiblesse féminine qui ne la fait que plus sympathique encore: “Je suis un ange, mais un ange femme; c'est-à-dire que si j'avais une paire de chevaux, nous irions avec à la messe. Je ne serais pas fâchée non plus que mon bonnet fût doré, que ma jupe fût moins courte, et que cela fît enrager les voisins“.

Pour Ulric, l'amour est aussi la première des valeurs dans la vie, il a pour lui plus d'importance que la gloire d'un guerrier vaillant. Mais dès qu’il a fait ce pari avec Rosemberg au sujet de la fidélité de Barberine, il est pris d'incertitude. D'une part, il dit qu'il ne doute pas un seul instant que Barberine donne à Rosemberg une leçon sévère, d'autre part, il consulte sans cesse avec angoisse le miroir de Polacco et veut savoir si sa femme reste fidèle.

Au second acte, Musset tire des effets particuliers d'un procédé bien souvent employé: trois fois il change le décor de courtes scènes et montre successivement Ulric hésitant et Barberine ferme et fidèle.

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