Une pièce irrésistible de 2003 du père de «Bienvenue chez les ch’tis».

Pétages de plomb (au propre comme au figuré), inondations, chutes de balustrade, courts-circuits, bruits de perceuse, martèlements, fils et tuyaux en pagaille, poussières, coups de pinceau et coups de gueule vont être votre programme d’un soir. Peinture satirique d’une certaine bourgeoisie snobinarde, la pièce croque de la même façon l’image que l’on se fait en général des ouvriers du bâtiment.


Charles Bourdin décide d’offrir à son épouse une maison.
Il vend en cachette leur appartement pour acheter un hôtel particulier en banlieue.
ILa vie de chantierl confie les rénovations à une équipe d’ouvriers.
Mais qui a déjà entendu parler de travaux se terminant à la date prévue ?
Personne je crois.

C’est donc cette thématique réaliste qui permet à Dany Boon, son auteur, de nous proposer une pléthore de gags et une drolatique étude de comportements.
Il nous offre une kyrielle de personnages délicieusement typés, joliment interprétés par une jolie brochette de comédiens belges.

Pétages de plomb (au propre comme au figuré), inondations, chutes de balustrade, courts-circuits, bruits de perceuse, martèlements, fils et tuyaux en pagaille, poussières, coups de pinceau et coups de gueule vont être votre programme d’un soir.
Peinture satirique d’une certaine bourgeoisie snobinarde, la pièce croque de la même façon l’image que l’on se fait en général des ouvriers du bâtiment.
Au milieu de ces deux extrêmes, Charles Boulin est le naïf attendrissant qui n’arrive décidément pas à se dépêtrer de tout le fatras d’ennuis qui s’accumule sur ses épaules.
Sous les traits de Michel Hinderyckx, ce désespéré, à bout de nerfs, passe de la supplique au délire, de l’hilarité aux larmes en un instant.
Son interprétation est sans cesse sur le fil du rasoir entre réaliste et un tantinet too much. Mais son énergie communicative et la générosité de son jeu font tellement mouche que l’impression fugace disparaît étouffée sous les rires contagieux.
La vie de chantierMais la palme de la soirée revient à Pierre Pigeolet, inénarrable en Pinto le plombier-maçonnier portugais benêt. Il y marie accent et mimiques drolatiques avec maestria et avec une constance sans failles.
A leurs côtés, on épinglera encore la jolie prestation de Laurent Renard en Pirelli, peintre roublard et manipulateur, au pantalon surbaissé.
Colette Sodoyez est Anne-Charlotte, l’épouse pimbêche en diable et Rosalia Cuevas la banquière.
Impossible de ne pas s’arrêter sur les émois amoureux de Laure Godisiabois truculente en jeune fille bonne famille qui se lâche.
Après son excellent seul en scène dans Pièce montée (également programmé au Festival Bruxellons), gageons que sa Princesse Panda restera dans beaucoup de mémoires.
Last but not least, Jean-Paul Clerbois est le tapageur et gaffeur architecte homosexuel (avec toute la fougue et couleur que l’on peut espérer d’un personnage aussi typé)

A la mise en scène, Daniel Hanssens fait une nouvelle fois mouche, avec ce vaudeville généreux aux situations des plus cocasses.
Il exploite avec doigté chaque possibilité de gag et nous offre près de deux heures trente (entracte compris) un excellent spectacle.

Le Festival Bruxellons commence sous les meilleurs auspices avec une comédie aux chutes burlesques.
La suite en semble tout aussi alléchante, nous la suivrons donc avec intérêt.

Muriel Hublet - Plaisir d'offrir

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