Le premier spectacle de Jack Cooper à Bruxellons!

«Le premier truc de Jack, connu dans le civil sous le nom d'Alain Verburgh, c'est sa foi dans le music-hall. Quand le rideau se lève, entre musique qui pétarade et fumigènes, on croit comprendre pourquoi Euro Disney se vide: tout le monde court au Karreveld, c'est plus près et ça fait le même effet!» Laurent Ancion - Le Soir


Une bonne technique, un effort dynamique pour théâtraliser la magie, une humeur sympathique : Jack Cooper, 23 ans au compteur, a de quoi mettre le public dans sa poche de prestidigitateur. Et puisque l'adresse n'attend pas le nombre des années, l'équipe de Bulles Production a invité ce jeune bruxellois à épicer l'affiche déjà très réussie du château du Karreveld, à Bruxelles : en plus de « Roméo et Juliette » et de « Silence en coulisses », Jack Cooper y fait office de zakouski, tous les lundis de l'été.

Le premier truc de Jack, connu dans le civil sous le nom d'Alain Verburgh, c'est sa foi dans le music-hall. Quand le rideau se lève, entre musique qui pétarade et fumigènes, on croit comprendre pourquoi Euro Disney se vide : tout le monde court au Karreveld, c'est plus près et ça fait le même effet !

En deux coups de cuiller à pot, Jack va faire apparaître une jeune fille dans une cage qui semblait vide, se délier de cerceaux qui l'incarcéraient puis enfiler des anneaux chinois en une ribambelle impossible à dessouder - y compris par l'un ou l'autre spectateur bien embêté. Car le second truc de Jack, c'est de ne pas être gêné : il fait appel à la bonne vieille ficelle de la participation du public.

Mais il faut noter que le tour le plus généreux du jeune homme ne concerne pas directement la magie. Peu friand de solitude, Jack s'est allié à deux jeunes comédiens pour trouver le carrefour entre magie et théâtre.

Tout en ironie et en présence (ou disparition) efficace, Antoine Guillaume et Christel Pedrinelli sont bien plus que de traditionnels faire-valoir : leur aplomb scénique arrache sans cesse les (sou)rires et tourne habilement le genre en dérision.

Le revers de cette réussite, c'est que Jack a un peu de mal à suivre cette piste théâtrale : sa voix se cherche, son naturel aussi. Un net contraste de disciplines qu'il s'agira d'estomper.

Tout indique toutefois que Jack assume la notion d'apprentissage : ainsi de quelques hommages rendus à des artistes magiques. Ne lui dites pas mais, de ce point de vue, le petit prodige n'a déjà plus rien à leur envier.·

Le Soir - 7/8/2003 - Laurent Ancion

Retour à la page précédente