L'histoire des quatre âges de la vie,
avec un irrésistible humour
Dominique Bréda a voulu raconter l’histoire d’un personnage qui décide de ne pas lire Flaubert parce qu’elle pense qu’il est l’ennemi. Elle s’appelle Emma (pas Bovary, mais... ). Emma, elle nous ressemble.
Autour de la Bovary de Flaubert, la pièce retrace le parcours d’une femme moderne entre premiers pas, adolescence, quarantaine et fin de vie. D’un simple geste pour remonter son pantalon et ses longs cheveux roux, la comédienne Julie Duroisin se métamorphose avec une palette de jeu époustouflante en bébé grimaçant, en ado rebelle, en adulte alcoolo ou en vieillarde coquine.
Un talent comique est né : Julie Duroisin. Sortie du Conservatoire de Bruxelles en juin dernier, ce sacré bout de femme crève actuellement la scène de la Samaritaine dans Emma de Dominique Breda.
Autour de la Bovary de Flaubert, la pièce retrace le parcours d'une femme moderne entre premiers pas, adolescence, quarantaine et fin de vie. D'un simple geste pour remonter son pantalon et ses longs cheveux roux, la comédienne se métamorphose avec une palette de jeu époustouflante en bébé grimaçant, en ado rebelle, en adulte alcoolo ou en vieillarde coquine.
On rit à gorge déployée dès le début de ce texte pourtant sans prétention. Il faut la voir tituber en couches-culottes en déblatérant ses principes psycho philosophiques à une audience d'ours en peluche. Ou la découvrir rageuse lorsqu'elle doit rédiger une fiche de lecture sur Madame Bovary, cette œuvre ringarde et poussiéreuse. Mais il y a surtout ces vieilles lettres déterrées à la cave lors d'une soirée imbibée tandis que son mari a décampé avec une jeunette, des lettres de plaintes adressées à la Bibliothèque Verte, Marc Levy, le Père Noël ou l'hypermarché, pour lui avoir fait croire au bonheur.
Avec un don burlesque indéniable, Julie Duroisin se livre en toute sincérité, sachant aussi toucher nos cordes sensibles dans la peau d'une femme secouée du désir et de la difficulté d'aimer.
Le Soir - 23/5/2008 - Catherine Makereel