Entrez dans un monde fantastique et loufoque

Des histoires signées Stefano Benni, l'un des auteurs contemporains italiens parmi les plus étonnants, les plus intéressants; un auteur en colère, inventif et drôle ! Benni s'amuse des codes de nos vies modernes, y répond par ses mots aussi légers que perspicaces et parvient à réveiller, le temps de quelques chroniques,nouvelles ou fables, notre envie de résistance, notre imagination et nos espoirs d'enfants.


Sommes-nous aussi des cobayes? Est-on à l’intérieur ou à l’extérieur de cette cage d’un genre particulier, aux imposants piliers? En tous cas, les Guinea Pigs comédiens s’amusent dans leur espace de sciure fraîche et partagent leurs histoires délirantes. Ils produisent une parole qui les rend fort humains. Moitié fable, moitié nonsense, moitié nouvelle, Marie-Paule Kumps et son comparse Bernard Cogniaux déterrent des matériaux d’histoires à dormir debout pour notre plus grand bonheur et provoquent le rire à propos des tics de l’humanité. De l’humour, nait la bonne distance.

L’éthique : struggle for life ! Même les poissons et lombrics se lanceront dans d’hypothétiques raisonnements! Le zoomorphisme devient total avec une poule qui va passer à la casserole. On est certain de rire… ou de glousser, de laisser voguer son esprit sur les routes du conte animalier ou non, sur les reliefs ludiques de « musiques » empruntés à la vie d’ici-bas. On est soudain tout surpris de découvrir de nouvelles mises à distance. Fiction pure ? Songe ou mensonge ? Le propre ou le figuré? Méta-réalités ? Contradictoirement, l’irréalité d’un jingle fait de rires d’enfants et de mélanges de voix lointaines de Musiq 3 nous rappelle plusieurs fois sur terre. Voici un reportage sur du vécu réel, puis tout dérape à nouveau. On est aspirés, irrésistiblement, par la rencontre avec un texte décoiffant, la réflexion espiègle sur les coïncidences, la destinée, et plus profondément soudain, notre histoire personnelle qui se réveille. Tout est très volatile, très inventif, très poétique, doux-amer parfois, ou cynique, il n’y a qu’à se laisser porter et balancer dans les interstices de l’imaginaire.

Arts et Lettres - 23/2/2011 - Deashelle

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