La plus drôle des comédies de Molière avec la création d'une musique originale

Pourquoi avoir monté aujourd'hui "Le Bourgeois Gentilhomme"? Simplement parce que cette pièce nous fait hurler de rire. Et que nous voulions en confier le rôle-titre à Michel Hinderyckx.
Notre "Bourgeois" était ambitieux ... Daniel Hanssens à la mise en scène, la création d'une nouvelle adaptation musicale signée Dominique Jonckheere qui a été exécutée chaque soir par des musiciens live, 25 artistes sur le plateau (comédiens, danseurs, chanteurs, musiciens et acrobates), plus de 50 costumes, une impressionnante scénographie signée Xavier Rijs qui avait déjà conçu celles de "Le Songe d'une Nuit d'été" et de "Cyrano de Bergerac".


Bien sûr, il ne s'agit de ne pas se contenter de réciter un texte sur scène ou faire «de la littérature en costumes» selon les mots d'Ariane Mnouchkine, mais d’essayer de jouer «Le Bourgeois Gentilhomme» que Molière aurait rêvé s’il avait disposé des moyens techniques dont nous pouvons profiter et s’il avait pu vivre en ce début de troisième millénaire. Le monde a changé, la société s’est modifiée, mais l’homme si peu. Il y a peut-être même plus de Jourdain aujourd’hui qu’à l’époque…

Le thème central de la pièce est celui du «parvenu». Ce qui intéresse Molière c’est de s’interroger sur le rôle de la représentation au sein de la société. M. Jourdain ne convoite dans la noblesse que ses aspects extérieurs, il ne fait que se gargariser de mots, de titres de noblesse, répète "Mamamouchi", "gentilhomme", "gens de qualité" à tort et à travers; bref, il ne cesse de s'inventer un monde de gentilhomme, sans se soucier de sa réalité, mais selon son propre délire.

Il se satisfait de paraître plutôt que d’être. Monsieur Jourdain prend la décision d’apprendre la philosophie comme le font les gentilshommes mais quand il s’agit de s’y attacher concrètement il préfère l’apprentissage des voyelles, qui demande nettement moins d’investissement.

Notre Jourdain n'est pas un homme du XVIIème siècle. Il n'est pas un homme du XXIème siècle non plus. C'est un homme tout simplement.

Et si nous sommes un tant soit peu honnêtes, nous sommes tous partis, un jour, à la conquête de notre mamamoucherie – quelle que soit la forme qu’elle ait prise – c’est-à-dire que nous avons rêvé de partir à la conquête d’une rêve sans lui donner les chances de se réaliser.

Qui a abordé ce thème avec plus de drôlerie, avec plus de talent?

Voilà pourquoi nous avons monté le bourgeois en 2002.

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