Hommage à Anne Sylvestre - 60 ans d'avant-garde

« L’une des figures les plus marquantes de la chanson française. » Le Monde
« Anne Sylvestre est loin d’avoir tout dit. Elle n’a pas fini d’épuiser le bonheur de la scène. » France TV info
« Son œuvre est d’une richesse affolante. Une écriture en majuscule, foudroyante, précise. » Libération
« Anne Sylvestre est engagée depuis ses débuts dans le présent et l’avenir de l’humain. » La Croix

La chanson française a perdu fin 2020 un de ses phares, la chanteuse Anne Sylvestre est morte à l’âge de 86 ans « des suites d’un AVC ». Bien que son succès n’ait pas été retentissant, Anne Sylvestre était un monument à sa façon. Elle fut l’une des premières femmes, avant Barbara, à écrire et à chanter ses propres chansons, à une époque où la plupart des chanteuses françaises se contentaient d’être des interprètes.


Anne Sylvestre est née à Lyon en 1934, d’un père bourguignon et d’une mère alsacienne. Première fille après deux garçons, sa naissance fut très bien accueillie, et elle n’a jamais par la suite regretté d’être née femme. Pas plus d’ailleurs que sa jeune sœur, la romancière Marie Chaix.

« Ma mère était un peu sorcière, et mon père était alchimiste, alors ça vous explique ! »

Après une enfance à Tassin-la-Demi-Lune (près de Lyon) et une adolescence à Suresnes (dans la banlieue parisienne) elle suit sa famille à Paris.

« Je passerai très vite sur ma préhistoire, j’étais très bonne à l’école, j’avais le prix d’excellence tous les ans ce n’était pas drôle. Ça s’est gâté par la suite, quand on m’a prêté une guitare et que j’ai fait des chansons au lieu de traduire Virgile. J’ai commencé à chanter dans les cabarets, Virgile, non. »

Dans un même temps, elle découvrit la mer, la voile avec le Club des Glénans, où chantant à la veillée elle trouva son premier public.

« Elle nous bouscule un peu. Son regard jeté sur notre temps nous aide à ouvrir les yeux. C’est tendre quand il le faut, aussi. » (Nicole Mauvoisin, 1986)

En novembre 1957, Michel Valette l’auditionna au cabaret La Colombe et l’engagea aussitôt, pour donner quelques chan- sons en début de soirée, sur le tabouret légendaire qui fut sa première scène (et qui connut de très près Guy Béart, Pierre Perret, Jean Ferrat, Hélène Martin et bien d’autres !)
Ont suivi… 60 ans d’une carrière sans interruption, jalonnés de nombreuses chansons, de spectacles, de voyages, de rencontres, de belles récoltes et de déserts, d’abandons et de fidélités, d’engagements aussi, et surtout du bonheur d’écrire et de chanter.
Productrice, elle a à son actif une vingtaine d’albums, sans compter les dix-huit albums de Fabulettes destinés aux enfants.

« Toutes ses paroles font sourire, réfléchir, s’attendrir et souvent les trois à la fois.
Avec légèreté mais aussi lucidité, sur un ton goguenard mais qui n’exclut jamais la tendresse ou la poésie, elle réussit à aborder tous les aspects de la vie d’aujourd’hui, celle des femmes surtout […]
Et elle en dit parfois autant en quelques lignes sur nos angoisses, nos nostalgies ou nos enthousiasmes que bien des savantes analyses. » (Benoîte Groult, 1985)

© www.annesylvestre.com

Retour à la page précédente