13 auteurs belges
Juste pour rire

Lorette Goosse nous propose 15 portraits de femmes dans l'exercice de leur fonction. Quinze jeunes quadragénaires, cadres ou pas, toutes coiffées d'une double casquette, celle de la vie privée et celle de la vie professionnelle. La nécessité de tout mener de front n'est pas sans engendrer quelques dérapages. Autant de situations humoristiques qui en disent long sur le monde dans lequel nous vivons : Oups !

Pour ce faire, Lorette Goosse s'est adressée à 13 auteurs. Romanciers, comédiens, écrivains de théâtre, chanteurs - connus pour leur plume caustique, tous ont répondu au défi que leur a lancé la comédienne : camper un personnage féminin au boulot n respectant les contraintes suivantes :
- Age : 40 ans - Profession, situation et contexte social déterminés - Durée limite : 5 minutes - Mode : comédie.

L'ensemble de leurs 'copies' constitue la trame du spectacle. Ces auteurs sont : Christian Dalmier, Eric De Staercke, Pascale Fonteneau, Thomas Gunzig, Cécilia Kankonda, Marie-Paule Kumps, Jean-Louis Leclercq, Layla Nabulsi, Evelyne Rambeaux, Claude Semal, Stéphane Stubbé, Bernard Tirtiaux.


Dans son one-man show hilarrant, Lorette Goosse aborde le bilan de la quarantaine face aux rêves de l'enfance.

C'est dans le bien nommé bar à soupes ixellois "Oups" que Lorette Goosse confie non sans enthousiasme les secrets de son spectacle étonnant... "Oups". La comédienne endosse la peau de quinze femmes aux professions peu banales qui partagent toutes la même réalité: la nôtre.

Peut-on trouver des points communs entre ces quinze femmes?
Elles ont toutes eu dix ans, un rêve et pour finir partagent la même réalité. Je vais au cœur de chacune de leur vie et parviens à exprimer le fond de leurs pensées et les amène à dire toutes ce qu'elles pensent… C'est assez salvateur et la franchise fait rire.

Quel est le thème du spectacle?
Le spectacle est loin d'être une vengeance féministe. Au contraire, il est universel. Le thème peut se résumer en une phrase: "Plus tard quand je serai grande je serai… Aujourd'hui je suis grande et je suis". Je rappelle nos rêves d'enfant et les projette dans un futur dont les réalités les ont déformés, sans pour autant le détruire.

Humour, prose, poésie, quels sont les autres ingrédients de votre spectacle?
Il y a beaucoup de sensualité. Par exemple la femme la plus sensuelle est la plombière qui justement revendique cette sensualité à l'extrême. L'absurde de la situation enlève le cliché que tout le monde se fait de ces professions plus masculines. La tendresse et l'amour sont présents car je veux que le public se retrouve et s'aime à travers les personnages. Il y a aussi beaucoup de cruauté. L'alternance entre le poétique, le doux et le féroce est un travail de dépassement de soi mais il est nécessaire pour décrocher le rire du public.

La diversité des auteurs du spectacle n'enlève-t-elle pas une certaine cohérence?
Treize auteurs ont coécrit "Oups". Cependant, les deux metteurs en scène et moi-même leur donnions les sujets à développer. Ce travail a été méticuleux et rien n'a été choisi par hasard. J'ai par exemple demandé à Jean-Louis Leclerq, qui a créé le spectacle "Ça suffit Mathilde" d'écrire le texte de la princesse dépressive… ou à Pascale Fonteneau, auteur de romans de la Série Noire, le texte de l'épouse qui tue son mari.

Quel message adressez-vous au public?
Qu'il faut pouvoir rire de la situation dans laquelle on est et surtout de conserver les rêves qui nous font avancer! Mon message est optimiste et s'adresse même aux enfants, qui rigolent beaucoup, bien qu'ils soient encore dans leurs rêves.

Selon vous, la femme doit-elle encore se forger une place dans l'humour par rapport aux hommes?
La femme est de plus en plus dans l'humour même si la performance du one-woman show reste très physique et difficile. Elle fait véhiculer d'autres textes que ceux des hommes. Intelligente et drôle, la femme l'assume et le présente de plus en plus sur scène.

Vous incarnez aussi une femme comédienne…
Oui. J'aborde l'idée de l'adulation des actrices mais je démontre aussi que les comédiennes font face à la réalité…

Lorette Gosse dévoile par un exemple décapant que l'actrice reste humaine.. Il faut le voir pour le croire!

La Tribune de Bruxelles - 23/2/2006

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