Autobiographie musicale
entre claquettes et gants de boxe
à mi-chemin entre Broadway et Bruxelles

Antoine Guillaume est un être à part, un être différent. Jugez plutôt: il aime les comédies musicales anglosaxones... ! En fait, il ne les aime pas. Il en rêve jour et nuit. Et il assume. Comme tout le reste, ou presque!


Le comédien livre un hilarant tour de chant mis en scène par Nathalie Uffner.

Antoine Guillaume est un comédien plein d’énergie. Déjà remarqué pour son rôle de prince gay dans "Cendrillon, ce macho !" (qui sera repris au Théâtre de la Toison d’or à la fin de l’année), il se livre cette fois dans un seul en scène drôle et généreux où l’on découvre qu’il recèle de multiples talents.

Dans "Antoine Guillaume assume", on assiste à un impressionnant tour de chant entrecoupé de scènes où il "assume" le fait d’aduler des chanteuses que personne ne connaît, de s’être déguisé en Mary Poppins lors d’une Gay Pride, d’avoir préféré les claquettes à la boxe quand il avait huit ans, de partir en vacances à Disneyland même s’il sait que "ce n’est pas un vrai pays", d’avoir un sac à dos Tigrou et une housse de couette Liza Minelli, etc. Co-écrit avec Sébastien Ministru, le texte bouscule gentiment la communauté gay et dévoile quelques bribes de la personnalité attachante d’Antoine Guillaume, depuis sa stigmatisation à l’école par la maîtresse jusqu’à sa solitude. Ni pathos ni sensiblerie, légèreté et humour sont les maîtres mots de l’artiste qui n’hésite pas à délivrer des "trucs et astuces" pour les mamans de garçons homosexuels.

Si son amour pour les hommes constitue le fil rouge du spectacle, le chant passe avant tout et ce sont d’ailleurs ses (187!) disques de comédies musicales anglo-saxonnes ("épargnez-moi Kamel Ouali!") qui effraient parfois ses conquêtes.

Escalier aux marches fluorescentes, rideau de fils d’or, feux de la rampe, Antoine Guillaume qui allait écouter Juliette Gréco alors que le monde entier ne jurait que par U2 semble être né dans ce décor de cabaret. Digne d’un chanteur de Broadway, il enchaîne les chansons en dansant. La maîtrise de sa voix, sa diction et son jeu sont impressionnants et l’on ne s’ennuie pas une seconde à le voir jongler avec les émotions et les rôles avec tant d’autodérision.

Drôle du début à la fin, ce spectacle mis en scène de manière burlesque mais sans excès par Nathalie Uffner séduit par sa légèreté et son humour. Aucun doute, Antoine Guillaume a sa place à Broadway.

La Libre Belgique - Camille Perotti

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