Un huis clos sur fond de collaboration et des dialogues en forme d’hommage à Audiard

Dans le Paris occupé, un bistrot voit passer occupants et occupés, des résistants aux collabos en passant par les gens simples qui tentent simplement de s’en sortir. La fin de la guerre approchant, la tension monte, les situations s’emballent et les masques tombent.


L’histoire du Magic Land Théâtre ressemble à celle des oiseaux migrateurs….

Créée en France en 1974, la compagnie a connu diverses errances avant de s’établir en Belgique en 1976. Si les comédiens du Magic Land Théâtre ont fait leurs premières armes dans le théâtre de marionnettes, ils ont aussi acquis, depuis, une longue expérience professionnelle en matière de théâtre de rue, de café-théâtre et de théâtre « intervention».

La presse les a souvent comparés aux Monty Python ou au grand Magic Circus. Il est vrai qu’au fil du temps, leur humour décapant, leur goût certain pour l’absurde en ont fait des proches parents de Tex Avery et de Groucho Marx. Virtuoses de l’improvisation, incluant le public dans presque tous leurs spectacles, les comédiens du Magic Land Théâtre se sont forgé un style bien éloigné des sentiers battus et du théâtre classique. Cet éclectisme, cette perpétuelle évolution n’ont jamais facilité leur intégration dans un paysage culturel qui semble encore avoir besoin de repères. C’est sans doute pour cela qu’aujourd’hui encore, le Magic Land reste un parent éloigné dans la grande famille du théâtre, mais peut-être aussi parce qu’il ne s’est jamais décidé à puiser dans le grand répertoire. En changeant perpétuellement de forme, il est toujours resté insaisissable et dérangeant. Fidèle à un parcours, il a toujours été une aventure humaine avant d’être une histoire de théâtre.

Quoiqu’il en soit et n’en déplaise à certains, le Magic Land Théâtre remplit les salles. Comme si l’oxygène qu’il apporte était indispensable. En retour, les comédiens vouent le plus profond respect au public. Non pas avec une volonté de plaire à tous prix, mais pour ce besoin qu’ils ont de la rencontre et de l’échange avec ceux qui sont venus partager leur vie le temps d’un spectacle. Car au-delà des différentes créations, l’histoire du Magic Land Théâtre est aussi une histoire de « famille »… La cohérence d’une compagnie où le rêve collectif demeure même si la nécessité du quotidien pousse parfois à la dispersion. Ce projet qu’ils portent en eux depuis si longtemps en fait sans doute une fois encore un groupe unique… derniers dinosaures pour certains, visionnaires pour d’autres… C’est sans doute pour cela que leurs spectacles sont toujours faits de ce subtil mélange d’humour féroce, de tendresse foncière, d’indépendance d’esprit et d’amour de la vie.

La compagnie compte aujourd’hui à son actif, une quarantaine de créations dont 4 comédies musicales, plusieurs tournées internationales et une participation régulière à la plupart des grands événements culturels belges. L’éclectisme qui caractérise la compagnie l’a également amené à se tourner régulièrement vers la télévision et le cinéma Il faut donc ajouter à ce palmarès, plusieurs années de pratique quotidienne en matière de télévision dans le cadre des émissions du service jeunesse de la RTBF ; Lollipop et Nouba-Nouba. Des émissions de soirée, les imbuvables, les allumés.be, Ma télé bien aimée mais également la réalisation de séries et sketchs télévisés, l’écriture et la réalisation d’un court métrage « La vengeance du Docteur Snitzel » ou l’adaptation de « la cour de contes ».


Enfin, depuis quelques années, une vocation de découvreurs de talents qui s’affirme avec la production de spectacles pour des artistes issus de la compagnie et qui désormais volent de leurs propres ailes en collectionnant les lauriers comme Virginie Hocq, Sandra Zidani ou plus récemment les sœurs D’Hondt.

On aime le Magic Land ou on ne l’aime pas, mais il est impossible de rester indifférent comme le prouve la fidélité et l’attachement que lui porte le public bien au-delà des spectacles et des créations. C’est comme une sorte d’adhésion intuitive pour la troupe ou pour ce qu’elle véhicule.

Une chose est sûre, si demain il se faisait qu’ils n’aient plus rien à dire ou si la fatigue de leur interminable quête se fait sentir, ils repartiront comme ils sont venus….vers des contées plus hospitalières….un peu comme des oiseaux migrateurs.

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